Le ministère des Affaires étrangères dément, Greenpeace dénonce…
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères du Sénégal et des Sénégalais de l’extérieur dément l’information faisant état de la disparition de près de 300 Sénégalais en mer.
‘’Il ressort des vérifications qui ont été faites, que ces informations sont dénuées de tout fondement. Au demeurant, le Maese tient à préciser qu’entre le 28 juin et le 9 juillet 2023, 260 Sénégalais en détresse ont été secourus dans les eaux territoriales marocaines. Le consulat général du Sénégal dans la ville marocaine de Dakhla, en relation avec les autorités marocaines compétentes, a pris les dispositions nécessaires pour leur prise en charge et leur rapatriement dans les meilleurs délais’’, lit-on dans la note.
Cependant, depuis lundi, plusieurs organismes internationaux disent avoir été contactés par des proches de migrants disant ne pas avoir de nouvelles de ces derniers.
D’ailleurs, dans une note reçue à ‘’EnQuête’’, l’ONG Greenpeace Afrique a exprimé ‘’sa profonde tristesse et son indignation suite à la disparition de plusieurs embarcations de migrants en provenance du Sénégal’’.
Greenpeace se fonde sur les informations de l'Agence France Presse qui a informé de la disparition d’une pirogue partie de Kafountine le 23 juin et transportant potentiellement 200 personnes. Ainsi, elle fait l'objet de recherches par les secours espagnols, d’après l’AFP.
‘’Deux autres embarcations ayant à leur bord 120 personnes sont également perdues de vue, selon l'ONG Caminando Fronteras. En raison de l'ampleur de l'extraction et de l'exploitation néocoloniales des ressources du continent, certains jeunes Africains, dépourvus de travail et de moyens de subsistance, prennent des risques extrêmes pour une meilleure vie’’, dénonce Greenpeace.
En effet, souligne l’organisation, ‘’l'exploitation anarchique et irresponsable des ressources naturelles en Afrique, souvent menées par des entreprises étrangères, a des conséquences dévastatrices sur les communautés locales, l’environnement et les écosystèmes marins en particulier. Les chalutiers industriels étrangers et les industries de farine de poisson sont particulièrement problématiques, car ils détruisent l’environnement, épuisent les stocks de poissons, privent les pêcheurs artisanaux de leurs moyens de subsistance et contribuent à la détresse économique qui pousse de nombreuses personnes à prendre des risques énormes dans des voyages périlleux à la recherche d'une vie meilleure’’.
Le responsable de la campagne Océan de Greenpeace Afrique, Dr Aliou Ba, a déclaré que “c'est une nouvelle terriblement inquiétante et nous présentons nos plus sincères condoléances aux familles de ceux qui se trouvaient à bord de ces navires (…) Trop de jeunes Africains ont disparu dans cette aventure. Il est grand temps que ces pratiques néocoloniales s'arrêtent et que les autorités africaines développent en urgence des politiques de développement durable à même de créer de l’espoir et des emplois durables pour stopper cette hémorragie”.