Publié le 17 Aug 2024 - 16:22
CMU-MATAM

Les acteurs culturels courent derrière trois mois de salaire

 

Une centaine d'acteurs culturels de la région de Matam s’est mise en ordre de bataille pour exiger de l'agence de la CMU le paiement de trois mois d’arriérés de salaire. Recrutés depuis 2021 pour la vulgarisation du programme de la Couverture maladie universelle, ces acteurs culturels ont vu le nouveau directeur refuser de reconduire leurs contrats arrivés à terme en décembre 2023.

 

Des pères de famille, des soutiens de famille et de jeunes ambitieux viennent de grossir les rangs des chômeurs dans la région de Matam. Ces nouveaux demandeurs sont les acteurs culturels qui ont été recrutés en 2021, quand le Dr Bocar Daff était directeur de la Couverture maladie universelle, pour prêter main-forte aux unions départementales de Matam dans la mise en œuvre et la vulgarisation du programme de la CMU. Le changement à la tête de la structure leur a été fatal.

‘’Nous étions recrutés comme des agents de promotion par l'ancien directeur Bocar Daff, en 2021’’, a déclaré Hadia Matel Bocoum, leur porte-parole. ‘’Chaque année, le bureau central nous convoque à l’agence de la CMU à Matam pour signer le renouvellement de la convention. Ainsi, à la fin de chaque mois, nous déposons nos rapports d’activités auprès des unions départementales pour percevoir nos salaires. Puisque le renouvellement était automatique, nous n'attendions plus les contrats pour travailler. À notre grande surprise, cette année, le nouveau directeur a décidé de ne pas reconduire les contrats, alors que nous avions déjà travaillé pendant trois mois. Et pour le paiement des salaires, ils ont payé certains en laissant en rade d'autres. Et c’est justement ceux qui étaient sur le terrain en train de braver les hautes températures de Matam qui ont été zappés’’ fustige Hadia Matel Bocoum qui était en service au centre de santé de Thilogne, à 50 km de Ourossogui.

Après plusieurs démarches infructueuses, ces acteurs culturels ne savent plus à quelle autorité se fier. Le directeur de l’agence de la CMU et le président du Conseil d’administration se renvoient la balle. ‘’On nous a dit que c’est le PCA Babacar Diouf qui a refusé d'apposer sa signature pour le paiement de nos salaires. Quand nous sommes allés le voir, il s'est dédouané et nous a renvoyés vers les unions départementales et le directeur de l’agence. Nous sommes fatigués de ce jeu de ping-pong. Nous demandons simplement nos salaires. Nous sommes dans un État de droit. Les nouvelles autorités parlent de ‘Jub, Jubal et Jubanti’. Nous voulons qu’on nous paie nos salaires que nous avons amplement mérités. Nous avons été des acteurs clés dans le processus d’enrôlement à la CMU. Si le nombre d’adhérents est en hausse dans la région durant toutes ces années, c’est grâce à nous les acteurs culturels et agents de promotion’’, fait-elle savoir.

Le collectif de ces agents de promo compte en son sein une centaine d'acteurs culturels du pays. Pour ces derniers, l’argument de la rationalisation des dépenses de l’État ne saurait prospérer, vu l'importance du travail qu’ils abattent pour inciter les populations à adhérer à la CMU. ‘’C’était une ingénieuse idée d'avoir recruté des agents de promo pour venir en appui aux unions des mutuelles départementales. La politique de la Couverture maladie universelle est une très bonne initiative qui mérite d’être pérennisée parce qu'elle soulage les couches vulnérables. Mais à cause d’une mauvaise communication, la CMU commence à être décriée. Au-delà du paiement de nos salaires, nous interpellons le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko pour le renouvellement de la convention, car elle était d'un apport primordial pour la CMU’’, a plaidé Hadia.

Djibril Bâ

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