Publié le 16 Feb 2015 - 11:11
COMMUNE DE TOUBA

Une municipalité à mille problèmes

 

Erigée en Communauté rurale en 1976, la capitale du Mouridisme est depuis juin 2014 passée de Communauté rurale à Commune urbaine de plein exercice. Mais depuis cette réforme, la Commune de Touba Mosquée  garde une certaine singularité et une certaine particularité tant sur le plan de la démarche que de la gestion. Le laxisme, l’absentéisme, le népotisme, la dualité entre le SG et le Maire et le caractère hautain de certains conseillers, sont les goulots qui étranglent l’institution municipale.

 

Le laxisme est l’un des points noirs qui gangrène la commune de Touba. Le laisser-aller, le laisser-faire se sont érigés en règle dans le conseil municipal de Touba Mosquée. Ces tendances sont plus constatées lors des sessions. Durant ces séances de travail, les conseillers prennent la parole quand et comme ils veulent, de gré ou de force, en dépit pourtant d’une liste préétablie tenue par un président de séance. Ces derniers respectent rarement l’ordre du jour proposé par le conseil. Pis, ils rentrent ou quittent la salle avant la levée de séance. A cela s’ajoute une certaine mollesse du maire et de l’autorité administrative censés faire la police dans la salle.

L’absentéisme

Toutes les communes du Sénégal sont confrontées au problème de l’absentéisme. Mais ce phénomène est plus pesant et plus préoccupant à la commune de Touba. Le conseil municipal de Touba est composé de 100 conseillers. Et il y a des conseillers qui n’ont jamais assisté ou participé à une seule session. Certains n’ont plus remis les pieds à la mairie depuis l’installation du conseil. C’est le cas de Me Madické Niang, Moustapha Yacine Guèye et de la plupart des personnalités politiques célèbres cooptées dans le Conseil. Mais l’absentéisme le plus inquiétant demeure celui des adjoints au maire. Rares sont ceux qui honorent de leur présence les sessions. Et à  l’image de certains conseillers, la majorité des adjoints au maire n’ont jamais assisté à une des sessions, ni remis les pieds depuis l’installation de l’équipe municipale.

Le népotisme

L’autre mal qui empoisonne la commune de Touba est sans conteste le népotisme. Si ce phénomène a toujours existé dans le passé, c’est pendant le magistère d’Abdou Lahad Ka, d’abord Pcr et ensuite maire, que le phénomène s’est le plus développé. M. Kâ  a été accusé, grâce à un intense lobbying, d’aider, de faciliter le recrutement dans la fonction publique d’une centaine de ses proches. Son acte avait suscité, à l’époque, des grincements de dents au sein de la commune et des grands-places de la ville sainte ; d’autant que ces nouveaux fonctionnaires ‘’ne savent ni lire, ni écrire’’.

A  l’actuel maire de Touba, il  est aussi reproché d’avoir imposé sa deuxième épouse, pendant qu’il était Pcr, comme conseillère en charge des affaires sociales et féminines de la Communauté rurale, et étant maire, comme gestionnaire du marché aux poissons de Touba. Un acte qui a aussi fait jaser. Toujours dans la même veine, monsieur le maire Abdou Lahad Ka est cité, comme étant soumissionnaire, dans plusieurs appels d’offres lancés, jadis par la communauté rurale et autant aujourd’hui, par la municipalité de Touba.

Dans la foulée, il faut également citer les nombreux lobbyings de certains proches et membres de l’entourage du Khalife général des mourides pour bénéficier ou faire bénéficier à des amis des marchés juteux de la commune. Le dernier exemple en date concerne le ‘’fameux marché de près de 200 millions de F CFA, des panneaux publicitaires, octroyé à une Indonésienne’’. Un scandale, éventé par  EnQuête en son temps.

Dualité au sommet entre le Sg et le maire

De tous les goulots qui étranglent sérieusement la commune et compromettent son bon fonctionnement, celui ayant trait à la dualité entre le Secrétaire général de la commune et M. le Maire de la commune est sans doute le plus manifeste. En effet, Entre Pape Sarr et Abdou Lahad Ka, ce n’est pas le parfait amour. Les deux responsables se regardent en chiens de faïence au grand dam de l’institution communale. Leur divergence est un secret de polichinelle. Ils transposent et charrient même leur hostilité devant les conseillers lors des sessions.

A l’origine de leur différend, l’on parle de conflit de compétences. Mais aussi, révèle-t-on, le Sg aurait gardé une dent contre Abdou Lahad Ka, alors Pcr, pour l’avoir écarté et relégué au second plan au profit d’un DAF recruté pour gérer administrativement et financièrement la communauté rurale. Cette décision, déclarent certains conseillers interpellés sur la question, lui serait resté en travers de la gorge au point qu’il aille se plaindre auprès du khalife qui avait pris fait et cause en sa faveur. C’est pourquoi dans ce combat, estiment bon nombre de gens, c’est le maire qui risque d’y laisser beaucoup de ses plumes. Car, selon plusieurs conseillers, le Sg bénéficie de l’appui et du soutien moral du Khalife général des Mourides.  

Le caractère hautain de certains conseillers

Le dernier facteur, et non des moindres, qui plombe la commune de Touba, est cette propension hautaine de certains conseillers, notamment ceux issus des familles maraboutiques, généralement les petits-fils de Bamba. Leur fierté est sans commune mesure. Ces derniers oublient souvent qu’ils sont dans une institution. Leur arrogance et leur insolence ponctuées  d’impertinence, lors des débats durant les sessions, indisposent le Conseil municipal. A cela s’ajoute le fait qu’ils vouent une déconsidération notoire à l’autorité et aux autres membres du conseil en les toisant même.

 En définitive, tout se rapporte et tout revient au khalife qui est l’autorité suprême. Tous les conseillers lui doivent leur appartenance au conseil municipal. Aucune décision ne saurait être entérinée sans l’onction du khalife. Le maire ainsi que toute l’équipe municipale ne sont que des faire-valoir. Voilà tout ce qui fait la particularité et la singularité de la commune de Touba la Sainte.

ABDOU FATAH GAYE (TOUBA)

 

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