Publié le 8 Jun 2017 - 22:04
CONDAMNEE A DEUX ANS DONT SIX MOIS FERME

Aïssatou Ndongo se faisait passer pour la ‘ñaareel’ du maire Aliou Sall 

 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a infligé hier une peine de six mois de prison à la ‘’deuxième femme’’ du maire de Guédiawaye Aliou Sall, reconnue coupable du délit d’escroquerie. Aïsssatou Ndongo devra allouer la somme de 550 000 F CFA à la partie civile, la commerçante Aminata Diop.

 

De l’audace, Aïssatou Ndongo en a, et surtout de la suite dans les idées. La dame n’hésite jamais à user de manœuvres frauduleuses et se faire passer pour une personne qu’elle est loin d’être, pour aboutir à ses fins. Ses plans sont bien mûris. Elle cible ses victimes et fond sur elles. Ses agissements lui ont déjà ouvert les portes de la prison. Cette mère de 3 ans avait été condamnée à une peine de 2 mois d’emprisonnement devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Cette fois-là, elle se faisait passer pour la fille de feu Serigne Mourtalla Mbacké. Elargie de prison de prison, elle a récidivé. Car comme dit l’adage, ‘’chassez le naturel, il revient au galop’’.

Hier, devant ladite juridiction, Aïssatou Ndongo a fait face au juge pour répondre des chefs de prévention d’usurpation d’identité et escroquerie au préjudice de la commerçante Aminata Diop. La prévenue s’est présentée à elle comme étant la ‘’deuxième épouse’’ du maire de la ville de Guédiawaye, Aliou Sall. Sans gêne. Selon les déclarations de la plaignante, un jour, alors qu’elle était à l’hôpital accompagnée de sa mère malade, elle a été interpellée par Aïssatou Ndongo. ‘’Après les salutations d’usage, elle s’est adressée à ma maman pour lui demander si elle avait effectué le pèlerinage à la Mecque l’année dernière, parce que son visage lui était familier.

Ma mère lui a répondu par l’affirmative. Là, la prévenue lui a dit qu’elles avaient voyagé ensemble dans le même avion. Mieux, qu’elles ont habité dans le même hôtel’’, a-t-elle raconté. ‘’Elle est allée même jusqu’à dire qu’elle y était avec son époux qui n’était personne d’autre que le frère du Président Macky Sall. Elle nous a affirmé qu’elle était la deuxième femme d’Aliou Sall. Après ces mots, elle a pris congé de nous, en me demandant mon numéro de téléphone. Elle m’a fait savoir qu’elle voulait qu’on garde le contact pour poursuivre la discussion, car elle n’avait pas le temps, vu qu’elle devait aller à un dîner de gala avec son mari.’’ Elle venait de lancer l’hameçon.

‘’Elle prétend avoir un fils qui porte le nom de Macky sall’’

D’autant que, selon les confidences d’Aminata Diop, le coup d’appel a bien été reçu de sa ‘’nouvelle connaissance’’, deux jours après. Sans perdre de temps, Aïssatou Ndongo est passée ‘’aux choses sérieuses’’. Elle a demandé à son interlocutrice si elle vendait des cheveux naturels, car elle en avait besoin en urgence. Spécialisée dans cette vente, la partie civile pensait avoir affaire à une potentielle cliente. Que nenni ! ‘’Elle a passé une commande d’un montant de 540 000 F CFA. Le lendemain, avant de venir récupérer la marchandise, elle m’a joint au téléphone pour me prévenir qu’elle va arriver à bord d’un taxi, car le maire Aliou Sall était à la maison.

Du coup, elle ne pouvait pas prendre la voiture’’, a renseigné la commerçante. Pour mieux ferrer sa cible, Aïssatou Ndongo a indiqué qu’elle devait aller d’abord récupérer le bracelet en or de son fils qui, disait-elle, porte le prénom de Macky Sall, chez un bijoutier. Que ce dernier devait lui remettre de l’argent. ‘’Elle m’a dit que leur argent n’est pas gardé à la banque pour éviter les audits des organes de contrôle. Elle est partie avec les cheveux naturels et une bouteille d’huile de palme appartenant à ma mère.  Depuis ce jour, elle est restée injoignable’’, a soutenu Aminata Diop.

Ne pouvant plus entrer en contact avec son ‘’arnaqueuse’’, la plaignante s’est résolue à aller se plaindre auprès du ‘’mari’’ d’Aïssatou Ndongo. A la mairie de Guédiawaye, elle s’en est ouverte au secrétaire de l’édile qui lui a déclaré que la dame était coutumière des faits et qu’elle n’était pas à son premier coup.  Sur ce, l’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 550 000 F CFA à titre de dommages et intérêts.

Peu prolixe, la prévenue a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Regrettant ses actes, elle a sollicité la clémence du tribunal. Malgré cela, le parquet a requis 2 ans dont 6 mois ferme contre elle. Au finish, le juge a validé cette demande ainsi que celle de la partie civile.  

AWA FAYE

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