‘’80 élèves pour 20 tables-bancs’’
Les conditions d’études sont intenables à l’école Jules Sagna de la commune de Thiès-Nord. Un cas loin d’être isolé dans la région. Toilettes insalubres, manque de tables-bancs, factures d’électricité onéreuses sont les goulots qui étranglent ces établissements.
Les études riment avec un cadre sain et propice. C’est loin d’être le cas à l’école élémentaire Jules Sagna où ses apprenants sont mis dans des conditions de performance indignes. Les potaches doivent composer avec la dégradation des toilettes et un manque criard de tables-bancs. Le directeur, Moustapha Diop, qui recevait la dotation en fournitures de la mairie de Thiès-Nord, en a profité pour servir une kyrielle de doléances à l’édile de la commune, Lamine Diallo. Il invite les autorités municipales à investir plus dans l’hygiène des écoles pour garantir une meilleure santé aux apprenants. Car Jules Sagna n’est pas un cas isolé. Le directeur de dire que ses doléances sont ‘’transversales’’ et se retrouvent dans d’autres écoles de la région.
‘’Les toilettes de notre école sont abîmées. Et c’est le cas dans beaucoup d’écoles de la commune. Les élèves, qui sont au nombre de 1 000, voire plus, ne peuvent pas les utiliser. Ils sont obligés d’aller faire leurs besoins ailleurs. Ce qui n’est pas normal et pas du tout recommandé. On aimerait que le maire de la commune de Thiès-Nord se saisisse rapidement de ce problème. Certaines écoles ne disposent même pas de toilettes’’, regrette Moustapha Diop. Le directeur d’école précise que les élèves de l’établissement qu’il dirige se rendent dans les maisons environnantes pour se soulager. ‘’C’est un problème qui nous tient à cœur. C’est pour cette raison que nous lançons un appel au maire de la commune de Thiès-Nord afin qu’il nous aide à le régler définitivement et permettre aux élèves d’étudier dans un environnement idéal’’, poursuit-il.
’’Dans certaines écoles, les enfants étalent des nattes pour écrire, faute de tables-bancs’’
Ce volet sanitaire n’est pas le seul souci. Il y a la question du déficit de tables-bancs dans cette école et d’autres établissements de la commune. Le directeur de l’école voit là une autre ‘’difficulté majeure’’ que rencontrent ses collègues au jour le jour. ‘’Dans certaines écoles, les enfants étalent des nattes pour écrire, faute de tables-bancs. Quand j’ai vu cela pour la première fois, je n’en revenais pas. Les effectifs sont énormes. Il y a des quartiers populeux, si vous y allez, vous trouverez 80 élèves ou plus par classe, alors qu’il n’y a que 20 tables-bancs. Il y a un déficit criard de tables-bancs dans presque toutes les écoles. Le maire de la commune de Thiès-Nord a dit qu’il a pu régler 210 tables-bancs. Mais c’est comme une goutte d’eau dans la mer, par rapport aux besoins’’, explique Moustapha Diop.
Ainsi, si ses collègues et lui ‘’tendent la main’’ aux autorités municipales et à l’Etat, c’est parce que, poursuit-il, ‘’le budget de nos établissements ne peut pas prendre en compte toute cette question. Tout notre argent ne peut pas servir à la réparation des tables-bancs, parce que nous avons des factures d’électricité à payer. Aujourd’hui, toutes les écoles sont dotées de matériels électroniques. Les factures sont très chères et c’est l’école qui s’occupe de tout. Le paiement de ces factures nous pose beaucoup de difficultés et on aimerait que le maire de la commune accorde une subvention à tous les établissements pour régler la question des toilettes, des tables-bancs et de l’électricité’’, préconise Moustapha Diop.
GAUSTIN DIATTA (THIÈS)