Les cours se poursuivent à la FSJP
L’année dernière, à pareille période, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) ralliaient les amphithéâtres. Pour cette année universitaire, seule la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) poursuit les cours pendant les fêtes de l’indépendance et de la jeunesse.
L’année universitaire 2014-2015 semble démarrer sous des meilleurs auspices. Signature de PV de fin de crise entre le Saes et le gouvernement, et reprise normale des cours. Cet accord sur la Loi-cadre paraphé le mois dernier entre les deux acteurs paraît exclure pour le moment l’hypothèse de toute perturbation éventuelle des enseignements. C’est sans doute la principale motivation du Conseil restreint de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) pour accorder cette année aux étudiants la fête de l’indépendance et de la jeunesse. Ecoles, instituts, facultés, excepté celle des Sciences juridiques et politiques, sont en fête actuellement à l’Ucad.
Faculté des Lettres et des Sciences humaines. Les lieux sont moins animés que d’habitude et les salles de cours quasi vides. Seuls quelques étudiants venus réviser fréquentent les salles et les amphithéâtres. Depuis le 28 mars, les étudiants sont en congé jusqu’au 13 avril prochain. Cependant, certains professeurs, soucieux de terminer le plus tôt possible le programme, convoquent par note écrite des étudiants pour faire cours. ‘’J’étais venu pour m’inscrire et j’ai reçu une convocation d’un de nos professeurs qui compte faire cours aujourd’hui (jeudi).
J’habite Diamaguène, il sera très difficile pour moi de venir faire cours pendant les fêtes’’, confie l’étudiante de 2ème année en espagnol, Maïmouna Diédhiou. Une autre étudiante du même département abonde dans le même sens. ‘’Notre prof a été obligé d’annuler son cours de thème et version aujourd’hui (jeudi) parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’étudiants’’, renseigne Madina Signane. A en croire le coordonnateur du Saes, Yancouba Seydi, la décision prise par certains professeurs pour continuer les cours n’a rien à voir avec des rattrapages. ‘’Nous n’avons pas perdu de temps. Il n’y a aucun rattrapage à faire. C’est juste une décision individuelle de ces enseignants. Nous allons respecter le quantum horaire’’, explique le professeur.
Contrairement à la FLSH, les étudiants de la FSJP eux n’ont pas de congé cette année. Les enseignements continuent. Les amphithéâtres et les salles de cours sont archi-combles. L’administration se veut claire : ‘’En raison du retard dans la réalisation des activités pédagogiques, les enseignements se poursuivent et ne seront pas suspendus. Seuls les jours fériés seront chômés’’, indique une note d’information signé du doyen de la faculté, Mamadou Badji, affichée à l’entrée principale de ladite faculté.
Pour leur part, les étudiants ne souhaitent pas revivre les incertitudes qui ont failli compromettre la validation de la dernière année universitaire. ‘’Nous avons commencé les cours avec quelques retards à cause du bouleversement du dernier calendrier universitaire. En ce moment, nous avons cours tous les jours de 15 à 19 heures. C’est une bonne décision même si c’est difficile de venir assister aux cours alors que les autres sont en fête’’, soutient Harouna Sow avant de s’engouffrer dans le très sollicité amphi A de la 2ème année. La remarque est la même chez les étudiants de Master 2.
‘’C’est dans notre intérêt que cette décision a été prise. Nous venons à peine de commencer. Ma promotion est restée un an, après notre passage en M2, pour débuter les enseignements. Je ne vois pas pour nous la nécessité de prendre des fêtes’’, fulmine Bassirou Tanjiboura. Un de ses amis révisant les leçons avec lui ajoute : ‘’Nous en avons assez des congés ! Jusqu’à présent, nous n’avons fait qu’une seule matière’’, fulmine l’étudiant en droit bancaire, Hafiz Bitèye.
MAMADOU DIALLO (stagiaire)