Publié le 23 Jun 2015 - 19:39
CONSTAT DE L’ANAQ SUR L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Une marche timide vers la qualité

 

‘’Il y a eu beaucoup d’efforts, mais il y a encore beaucoup d’efforts’’. Cette phrase du ministre de l’Enseignement supérieur résume parfaitement l’état actuel de la qualité des études post-bac au Sénégal. C’était hier à l’occasion de la première remise officielle du rapport de l’Autorité nationale d’assurance qualité (Anaq).

 

L’autorité nationale d’assurance qualité pour l’enseignement supérieur (Anaq-sup) a procédé hier à la première remise officielle de son rapport. Cet organisme créé en 2012 a pour objectif  d’œuvrer pour le renforcement de la qualité et de la pertinence du système par l’accompagnement des établissements et par le témoignage sur leur qualité et sur celle de leurs programmes et filières.

C’est ainsi que, dans le cadre de son travail, l’Anaq a eu à recevoir 191 diplômes des établissements privés d’enseignement supérieur (Epes) candidats à la reconnaissance pour l’année 2014. Dans cet effectif, précise le secrétaire exécutif le Pr Papa Guèye, seuls 12 diplômes ont terminé la procédure de reconnaissance pour 10 diplômes reconnus. Dans le public, il y a eu 5 diplômes candidats ; 4 sont allés jusqu’au bout de la procédure et il y a eu 2 admis. En ce qui concerne l’évaluation institutionnelle, 17 établissements privés sont candidats. 14 parmi eux ont terminé la procédure et en fin de compte 9 sont agréés. L’évaluation institutionnelle des établissements publics est prévue pour 2015/2016.

Au niveau des établissements publics, il est noté des disparités. L’université Alioune Diop de Bambey a soumis 3 diplômes en 2013 et a obtenu 3 accréditations. Pour 2014, elle a deux diplômes en cours d’évaluation. Pendant ce temps, l’université Gaston Berger reste bonne dernière. Elle est à ce jour la seule université à ne pas avoir de diplômes accrédités,  ‘’à cause d’une absence ou d’un retard de dépôt des rapports d’autoévaluation’’. Ce n’est que depuis une semaine qu’elle a présenté trois rapports pour le compte de 2013.

Malgré ces difficultés et les résultats faibles en matière d’accréditation, l’Anaq note avec satisfaction l’évolution des mentalités en matière de renforcement de la qualité. ‘’De manière générale, l’enseignement supérieur sénégalais est en train de bouger dans le bon sens, dans le sens de la qualité, de la cohérence et de la transparence. Des ruptures positives, qu’il faudra asseoir,  sont ainsi amorcées, dans le domaine de l’Assurance qualité’’, se réjouit Papa Guèye.

En guise d’exemple, les établissements publics et une centaine d’autres du privé ont une cellule d’assurance qualité. La réalisation d’autoévaluation et l’acceptation d’évaluation externe sont des pratiques institutionnalisées ainsi que la rédaction des curricula, la confection de syllabus. Il s’y ajoute que le recours à l’Anaq pour témoigner de la qualité se renforce de plus en plus. Il faut dire à ce niveau que les établissements n’ont pas le choix, car pour que le diplôme soit reconnu, il faut qu’il soit accrédité par le Cames et/ou l’Anaq.

Harmonisation des programmes

Il y a cependant des difficultés majeures notées dans cette marche vers la qualité. Le principal problème reste la maîtrise du Lmd (Licence Master Doctorat). Ceux qui ont toujours soutenu que cette réforme a été précipitée viennent d’être confirmés par l’Anaq et surtout par le ministre de l’Enseignement supérieur. Mary Teuw Niane a affirmé : ‘’Il y a des institutions qui ne savent pas encore ce qu’est le Lmd, et pas des moindres.’’

Le problème ici est surtout l’harmonie entre les programmes. Il est aussi à noter ‘’la faiblesse des résultats d’accréditation pour la filière informatique et télécommunication (-50% dans le public 2014 et 27% dans le privé pour 2015)’’. L’Anaq rappelle également à chacun, selon ses responsabilités, la nécessité de la mise en œuvre des recommandations issues des évaluations. Sans compter l’urgence qu’il y a aujourd’hui à avoir une base de données complète et fiable des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes).

Par ailleurs, afin de mener à bien sa mission, l’Anaq a besoin de ressources humaines et financières. Le Pr Guèye a fortement plaidé dans ce sens. Sur une somme minimale de 600 millions nécessaires à son fonctionnement, l’autorité n’a reçu que 350 millions. La tâche est pourtant immense. Car avec la libéralisation, les Epes sont passés de 9 en 1995 à environ 200 en 2014. ‘’Vous aurez toujours le soutien politique, technique et financier de l’Etat’’, a rassuré la tutelle.

BABACAR WILLAN

 

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