Publié le 22 Nov 2013 - 14:15
CONTRÔLE DU FONCIER SUR LE DOMAINE MARITIME

Khalifa Sall dénonce le coup bas de Khoudia Mbaye

 

La bataille pour le contrôle du foncier sur le domaine maritime est partie pour durer avec la volonté des élus de la ville de Dakar de conserver leurs prérogatives. Le premier d'entre eux, Khalifa Sall, disculpe Macky Sall et dénonce le forcing du ministre de l'Urbanisme Khoudia Mbaye.

 

A l'occasion de la session ordinaire du conseil municipal de Dakar hier, les élus de la capitale ont déploré les manœuvres actuelles de l'Etat pour leur retirer la gestion du domaine maritime. Un dossier que EnQuête avait révélé en exclusivité, il y a quelques jours. A cet effet, Khalifa Sall dit être surpris par la tournure des choses, après en avoir discuté avec le président de la République et trouvé des solutions avec le ministère de l'Urbanisme. «Je m'attendais à ce que les solutions proposées soient mises en œuvre.

L'autorisation n'a pas été respectée. L’État a décidé de nous enlever toute gestion du domaine. Au moment où on discute sur l'acte 3 de la décentralisation, une décision de cet acte est un recul», a-t-il déclaré. «Ce qui me gène, poursuit-il, c'est le fait que le ministère de l'Urbanisme nous invite à des concertations et que cela n'ait pas été respecté».

«En plus, on parle de lenteur dans le travail. (Mais) c'est le ministère qui instruit les dossiers ! Nous, nous jugeons sur pièce pendant 3 jours et non sur place, et le préfet 2 jours. Donc, sur les 40 moins 5 jours, le dossier est entre les mains des ministères. S'il y a des lenteurs, c'est à leur niveau, pas chez nous», a expliqué le maire de Dakar.

Inquiet, il a lâché : «Si cette loi passe, c'est tous les maires qui vont se voir retirer leurs prérogatives. Nous refusons qu'on nous prenne le peu du domaine qu'on a et qu'on nous enlève des compétences. L’État veut faire du forcing. S'il veut aller jusqu'au bout, qu'ils nous enlèvent toutes les compétences qu'ils nous ont déléguées», a fustigé Khalifa Sall. Qui a quand même précisé que le problème, c'est avec le ministère de l’Urbanisme et non avec le président de la République.

Pour le maire des Parcelles Assainies, adjoint à la ville, l'Etat a toujours vu la ville de Dakar en concurrent. «Il y a deux poids deux mesures dans les décisions de l'Etat. On ne peut pas laisser des étrangers utiliser tous nos domaines littoraux et nos espaces de jeux. Les collectivités sont des démembrements qui doivent être associées à toute initiative», a affirmé Moussa Sy. A son tour, son collègue Waly Fall a averti que les Dakarois courent le risque de ne plus être en mesure d'accéder à la mer d'ici peu. «Force doit rester à la loi. Il faut que tous les conseillers restent debout pour régler ce problème», a-t-il dit.

VIVIANE DIATTA

 

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