Les étudiants paralysent le service social du campus
Le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) a été vidé de ses travailleurs vendredi par le Collectif de l’Amicale des étudiants qui proteste ainsi contre la décision de l’arrêt de la généralisation des bourses et aides scolaires.
C’est l’acte premier d’une bataille qui s’annonce rude. Les travailleurs du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) ont été contraints de quitter leurs bureaux hier à partir de midi par des étudiants sur les nerfs. Même le directeur, Abdoulaye Sarr Diouf, n’a pas échappé à la colère estudiantine, obligé qu’il a été de quitter son bureau.
En effet, les étudiants réunis autour d’un collectif, protestent ainsi contre la suppression annoncée de la généralisation des bourses et des aides. ‘’L’attribution de bourses ou aides à tous les étudiants n’est pas soutenable dans un pays pauvre comme le Sénégal’’. Voilà en fait la phrase contenue dans le mémorandum que le Sénégal a envoyé au Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de son programme Instrument de soutien à la politique économique (ISPE). Ce qui augure que les nouvelles autorités vont revenir sur le principe de la généralisation des bourses et aides.
Après la direction du COUD, les étudiants se sont ensuite permis de manger gratuitement dans les restaurants universitaires, histoire de dicter davantage leur loi. Malgré la sortie au même moment de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Enseignement supérieur pour démentir l’information faisant état de l’arrêt de la généralisation des bourses, les étudiants ont exigé du gouvernement la publication d’un communiqué. Les étudiants réunis au sein du Collectif des amicales n’écartent pas une année blanche pour sauvegarder un acquis sur lequel ils disent rester ‘’intransigeants’’.
Chargé de la commission sociale de l’Amicale des étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines, Jean Baptiste Malé Kital est longuement revenu sur l’importance de la généralisation des bourses chez les étudiants. ‘’Les bourses permettent aux étudiants de vivre et à plusieurs d’entre eux d’aider leurs parents’’, a-t-il déclaré. De dire que la bourse octroyée aux étudiants nationaux et internationaux ainsi que les aides, tournent autour de 27 milliards.
Au lieu de toucher à cette somme, le gouvernement ferait mieux de réduire le budget de la présidence qui tourne autour de 80 à 90 milliards, ont suggéré les étudiants. Après avoir décrété 24h de mouvement d’humeur hier, ils entendent dérouler davantage un plan d’action jugé de ‘’feu’’ si l’Etat ne fait rien.
Amadou NDIAYE