Le Jaraaf Ndoye accuse Pierre Goudiaby Atépa
Il avait promis de réagir hier après les affrontements de dimanche qui ont secoué le village qu’il dirige. Youssou Ndoye impute la responsabilité aux ‘cadres’ qui ont montré un intérêt suspect, suite aux promesses de dédommagement en milliards de l’État à la collectivité lébou de Ouakam.
Youssou Ndoye s’est prononcé hier sur la controverse autour du titre foncier 5007 qui secoue le village de Ouakam. Le Jaraaf de cette localité lébou a donné les raisons qui suscitent la convoitise des 7 hectares du plateau situé près du monument de la Renaissance. Selon lui, c’est Pierre Goudiaby Atépa qui tirerait les ficelles de la faction opposante. Sous l’instigation du célèbre architecte, ces ‘‘cadres’’, comme il les appelle, ‘‘nourrissent l’espoir irrecevable d’établir des immeubles sur le plateau’’, déclare le chef coutumier.
Pour porter la contradiction à ses opposants, qui avaient convoqué la presse dimanche passé, le Jaraaf a mis les petits plats dans les grands. La ruelle du quartier Ripp était étroite pour accueillir la forte affluence de ses partisans. Ragaillardi par ce public acquis à sa cause, il a même qualifié de ‘‘truands’’ ses détracteurs. Selon lui, le village de Ouakam devait recevoir 3 059 000 000 de l’État, en contrepartie du morcellement d’une partie de ses terres pour l’érection du monument de la Renaissance et de l’autoroute, sous le régime de Abdoulaye Wade.
‘’Qui a envie de voir son fils devenir gardien ?’’
Ceci explique, selon lui, le regain d’intérêt des ‘‘cadres’’ Blaise Diagne et Aziz Guèye (fils de l’ancien Jaraaf Seybatou Guèye) qui sont venus solliciter un prêt pour la réalisation d’un projet sur le site en question, au nom de l’US Ouakam. ‘‘Ils avaient besoin d’un milliard et voulaient me faire signer un papier. Ils voulaient ériger des bâtiments à usage commercial qu’ils allaient vendre. Ils m’ont soumis la maquette du projet, mais j’ai jugé que des habitations sociales étaient plus profitables à la jeunesse. Ils voulaient créer de l’emploi, en recrutant les jeunes pour le gardiennage. Qui a envie de voir son fils devenir gardien ?’’, se demande-t-il.
Les notables qui s’opposent à Youssou Ndoye seraient manipulés par ces deux cadres, selon Babacar Diagne, du mouvement des jeunes de Ouakam. Il déclare que le lotissement de plus de 1000 parcelles est effectif et que certains jeunes ont déjà reçu leur terrain. Le Jaraaf, de son côté, se dit ouvert au dialogue pour une issue heureuse de ce différend foncier. Concernant la situation confuse sur le statut des nombreux chefs coutumiers de Ouakam, Youssou Ndoye, contesté par une partie de notables, avait à ses cotés l’état-major traditionnel de la hiérarchie lébou, plus le chanteur Idrissa Diop. ‘‘Momar Guèye est toujours le grand Jaraaf. Moi, je suis le Jaraaf du Cap-Vert’’, précise-t-il.
Ousmane Laye Diop