Le Restic appelle l’Etat à la raison
Une fois encore l’’internet des données mobiles a été temporairement suspendu au Sénégal. Hier, selon un communiqué du ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, ‘’la diffusion de messages haineux et subversifs relayés dans les réseaux sociaux dans un contexte de menace à l’ordre public’’ a motivé sa décision. Ce, le jour même de l’audition de l’opposant Ousmane Sonko, arrêté vendredi dernier.
Dans un communiqué le Restic dit regretter ‘’cette propension de plus en plus marquée de la part de l’autorité à suspendre sinon à restreindre l’internet mobile quel que soit par ailleurs le contexte politique national’’.
L’organisation rappelle que ‘’l’internet surtout mobile est un outil de travail, la transmission des données via le mobile est essentielle pour toute sorte de transaction dans l'activité économique, il y a plus de flux transactionnel de nos jours sans internet. L'internet mobile c’est 95% de transactions économiques constatées dans nos économies marquées par la micro-activité dans le secteur informel, c’est donc 17 milliards de FCFA de contribution au PIB du pays chaque jour’’.
Eu égard à cela, ‘’le Restic invite l’Etat et les opérateurs à envisager d’autres outils de censure en lieu et place aux suspensions abruptes et systématiques des données afin de préserver les droits économiques et sociaux des usagers. Le Restic pense à l’écosystème numérique et digital qui voit ses supports et plateformes forcés à l’arrêt. Le Sénégal est signataire des conventions internationales – Nations Unies notamment - sur le droit des citoyens à l’information et se doit de le respecter’’.
Par conséquent, l'accès à l’information fait partie intégrante de la liberté d’expression et constitue un outil important pour promouvoir l'État de droit, les opportunités économiques, professionnelles et commerciales dans des sociétés fortement interconnectées. Le Restic attend ainsi un rétablissement immédiat de l’internet mobile tout en envisageant la possibilité de saisir les institutions communautaires de la Cedeao et de l’Uemoa notamment. Le Restic exige aux opérateurs de prendre leurs responsabilités’’.