Pour 6000 Fcfa, il écope 20 ans de travaux forcés
La Cour d’assises de Thiès a condamné hier, à 20 ans de travaux forcés, le guinéen Boubacar Camara, pour homicide volontaire sur son compatriote et co-locataire Mamadou Moustapha Diallo. Il doit verser la somme de 1 000 000 FCfa, à titre de dommages et intérêts à la veuve de la victime Fatoumata Diallo.
Les faits remontent au 31 Mai 2008. Aux environs de 21 Heures, ce jour-là, un appel anonyme informe les éléments du poste de police de Diamaguene que le nommé Mamadou Moustapha Diallo vient de recevoir un coup de couteau à la nuque. Les policiers découvrent sur place que la victime, âgée d’une quarantaine d’année, porte sur la nuque une blessure béante causée par un objet tranchant. Évacué à l’hôpital de Mbour, Mamadou Moustapha Diallo succombe, le lendemain, à ses blessures.
Une enquête est ouverte et permet l’arrestation de Boubacar Camara, sur la base de la déposition de Woury Ba, seul témoin oculaire. La dame renseigne que Mamadou Moustapha Diallo est venu, dans la maison, réclamer 3 mois d’arriérés de loyer à Boubacar Camara, à savoir la somme de 6000FCfa. Il s'est énervé et une dispute a éclaté. Après la bagarre, Mamadou Moustapha Diallo est allé s’installer sur un tronc d'arbre, dans la cour de la concession. Tournant ainsi le dos à son antagoniste, celui-ci est entré dans sa chambre pour en ressortir muni du couteau avec lequel il a asséné le coup mortel. Mamadou Moustapha Diallo s’est affalé dans une mare de sang, tandis que son agresseur a regagné sa chambre où, une heure plus tard, il a été cueilli par les policiers.
A l’enquête préliminaire comme à la barre, Boubacar Camara a reconnu les faits, mais il a précisé toutefois qu’il ne lui a donné qu'un seul coup de couteau à la nuque, au moment où Mamadou Moustapha Diallo le voyait venir. Dans son réquisitoire, l’avocat Général, Cheikhna Hanne, a requis une peine de 20 ans de travaux forcés. ‘’La culpabilité de l’accusé ne souffre d’aucun doute. Pour qu’il y ait meurtre, il faut l’intention et l’accusé a donné un coup fatal à sa victime’’, dira-t-il.
Pour l’avocat de la défense, Me Oumar Faty, les faits de meurtre doivent être disqualifiés en coups et blessures, sans intention de donner la mort, d’autant plus que le certificat de genre de mort ne renseigne pas sur la profondeur de la plaie. Dans son délibéré la Cour a suivi l’avocat général.
NDEYE FATOU NIANG
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