Publié le 14 Nov 2017 - 21:07
COUVERTURE MEDIATIQUE

Le Cnra liste les manquements des législatives du 30 juillet 2017

 

Le Cnra a, dans ses 2e et 3e avis trimestriels, relevé des manquements, notamment à l’occasion de la couverture des élections législatives. Il formule des recommandations au monde médiatique.

 

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a publié, hier, ses 2e et 3e avis trimestriels couvrant la période du mois d’avril à septembre 2017.  Ce rapport du Cnra réserve une ‘’part belle’’ aux dernières élections législatives, précisément la campagne et la précampagne. Lors de ces manifestations, les membres du Conseil national de régulation ont relevé certains manquements. Certaines dispositions du Code électoral, disent-ils, n’ont pas été respectées, notamment l’article L61 du Code électoral qui interdit toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux (publics ou privés).

‘’Le Cnra a relevé des manquements à cette disposition, caractérisés par la diffusion de programmes sous forme de manifestations ou déclarations publiques à l’avantage ou au détriment de certains candidats ou à un parti politique ou coalition de partis politiques’’, renseigne la note. Celle-ci précise, en outre, que la violation de l’interdiction de propagande clairement identifiée ou déguisée a été relevée pendant les trente jours précédant l’ouverture officielle de la campagne électorale. 

Toujours au chapitre des manquements, les membres du conseil n’ont pas manqué de dénoncer ‘’l’immixtion de certaines radios communautaires dans la campagne électorale, en violation manifeste du cahier des charges les régissant, qui prévoit, en son article 18, que la radio communautaire ne peut diffuser des informations, messages ou débats à caractère politique’’. Mais ceux-ci n’ont pas uniquement concerné la période de la précampagne et de la campagne. D’autres secteurs de la vie sociale ont été également impactés, selon le Cnra.

Ainsi, au plan éthique et déontologie, les membres ont constaté ‘’l’atteinte à l’honneur, à la dignité et à la vie privée de citoyens dans certaines émissions, sans que leur soit donnée la possibilité d’y apporter une réplique’’.

Clips et danses obscènes

A ce propos, l’organe cite en exemple les revues de presse qui, à ses yeux, continuent et persistent à se faire l’écho des propos, formules qui ne respectent ni la vie privée ni l’honneur d’autrui, précisément de personnalités publiques dans ce contexte électoral. A cela s’ajoute la forte médiatisation de manifestations et mouvements d’humeur, suite à des litiges sociaux qui véhiculent des actes de violence et de défiance vis-à-vis des institutions.

Toujours au chapitre des manquements, la note publiée par le Cnra souligne la diffusion de contenus audiovisuels choquants et difficilement soutenables pour le public jeune, notamment les enfants et les adolescents. ‘’Certains reporters se prêtent avec générosité à des récits détaillés sur des faits de violence, de viol sur des catégories vulnérables, souvent difficiles à entendre pour un jeune public. La tendance à la diffusion de clips et de danses obscènes est appliquée par pratiquement toutes les chaînes de télévision’’, dénonce le Cnra. Ses membres n’ont pas manqué de fustiger la publicité qui, à leurs yeux, n’est pas conforme ‘’aux exigences de vérité, de décence, de respect de la personne humaine et de sauvegarde de la santé des populations’’.

Face à de tels ‘’manquements’’, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel recommande de ‘’respecter les principes éthiques et déontologiques qui déterminent le périmètre de l'exercice du métier de journaliste, d’animateur, et faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans la vérification, le traitement et la diffusion de l'information’’. Il souhaite, également, la protection du jeune public, la sauvegarde de l’image de l’enfant et de la dignité des couches vulnérables.    

HABIBATOU TRAORE

 

Section: