Publié le 1 Feb 2016 - 11:50
CRI DU CŒUR DU PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES PERSONNES VICTIMES DE LEPRE

 ‘’Nous voulons être considérés comme des citoyens à part entière’’

 

La soixante-troisième édition de la journée mondiale de lutte contre la lèpre a été célébrée hier dimanche 31 janvier à Dakar. Les victimes de cette maladie demandent une plus grande considération, une intégration plus poussée et une prise en charge de la stigmatisation, surtout lorsqu’elle est géographiquement organisée.

 

Selon le président de l’Association des personnes victimes de lèpre, Bara Ndoye, la stigmatisation est encore un calvaire quotidien. Aussi demande-t-il un changement de statut et du cadre de vie des villages de reclassement (Vrs), car ils s’y sentent exclus et marginalisés. Le président souligne qu’il est nécessaire d’abroger la loi 76-03 du 25 mars 1976. ‘’Nous ne voulons plus de cette loi, elle n’a plus sa raison d’être, parce qu’elle continue de marginaliser ces localités et freine l’inclusion territoriale. Nous voulons être des citoyens à part entière’’, déclare-t-il. Malgré les transformations sociales visibles (construction et rénovation de logements sociaux et infrastructures, mise en œuvre de projets structurants) les Vrs restent encore régis par un statut que leur confèrent la loi 76-03 du 25 mars et son décret d’application n° 548 du 76 juin 1978’’, dénonce M. Ndoye.

‘’Nous ne pouvons pas imaginer qu’une catégorie de Sénégalais dans ce Sénégal-là soit exclue et ait des villages mis en points rouges dans la cartographie du Sénégal. C’est de l’injustice, parce que cette maladie, nous ne l’avons pas cherchée. On s’est traité et on est guéri, maintenant nous voulons devenir des Sénégalais comme tous les Sénégalais, avoir des villages normaux comme tous les autres villages’’. La stigmatisation des personnes ayant contracté la lèpre est telle que même leurs ‘’enfants qui réussissent sont aussi victimes de marginalisation’’.

‘’Actuellement nos enfants sont des maires, des adjoints au maire. Ils sont dans l’Administration du Sénégal. On doit donner la chance à tous les enfants. Parfois, les enfants dont le parent a été atteint par la maladie refusent de décliner leur identité, de peur d’être pointés du doigt.‘’ Il constate qu’ils sont à neuf villages de reclassement dans le Sénégal. ‘’Ces 9 villages rassemblent une population d’environ 11 000 habitants. Nos familles vivent avec nous, nous sommes maintenant minoritaires, nous les victimes’’. Selon lui, ‘’ces villages de reclassement ont été créés depuis très longtemps, vers 1914. Et actuellement, ce ne sont plus les personnes vivant avec les mutilations de la lèpre qui vivent dans ces villages.

‘’L’abrogation de la loi 76-03 du 25 mars est en cours’’

Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale Farba Lamine Sall annonce que l’abrogation de la loi 76-03 du 25 mars 1976 et son décret d’application n° 548 du 16 juin 1978 relatif au traitement de la lèpre et au reclassement des lépreux guéris est en cours. ‘’Il s’agit d’un problème médico-social que nous sommes en train de prendre en charge. La dimension médicale se passe très bien. Nous avons de plus en plus des succès en la matière, un recul net de la maladie’’. Par contre, dit-il, la dimension sociale pour faciliter la réinsertion doit être revue. ‘’Par rapport à cela, nous sommes en train de travailler dans la dynamique des instructions du président de la République de lutte contre l’exclusion, de travailler à l’abrogation de la loi 76-03 qui institue les villages de reclassement’’. Ceci demeure nécessaire à son avis afin de faire en sorte que la maladie de la lèpre soit reconnue comme toute autre maladie guérissable. Il promet que ce texte va passer à l’Assemblée nationale.

La directrice de la lutte contre la lèpre, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, admet que la stigmatisation cause beaucoup de dégâts. ‘’Ce n’est pas seulement le fait de donner à manger et à boire à une personne qui fait d’elle un humain, mais le fait de reconnaître que cette personne qui est atteinte de la lèpre vit juste avec une maladie’’, a-t-elle estimé. Elle avance qu’en 2014, il y eu 214 nouveaux cas et le point est en train d’être fait pour cette année. En 2012, 224 cas avaient été enregistrés, renseigne-t-elle.

AIDA DIENE

 

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