Publié le 18 Jan 2013 - 10:34
CRISE AU GROUPE FUTURS MÉDIAS

La question des salaires bloque tout accord global

Le ministre du Tourisme Youssou Ndour est le propriétaire du Groupe Futurs Médias

 

Loin de connaître un épilogue, les remous au Groupe futurs médias tendent à persister, même si des plages d'entente existent.

 

 

Après le sit-in des travailleurs du Groupe Futurs Médias (GFM), une rencontre s'est tenue entre les syndicalistes et la Direction générale, mercredi soir, dans les locaux de la Télé, sise aux Almadies. Des accords, portant sur neuf des dix points de revendication formant la plateforme revendicative de la section SYNPICS de l'entreprise, ont été trouvés, selon Daouda Diouf, délégué du personnel et facilitateur dans ce différend. Il a fait face à la presse hier au siège du groupe sur la Corniche. ''Sur les dix points de la plateforme revendicative, la direction a échangé surtout avec les représentants de la section SYNPICS'', a-t-il expliqué. Un seul point n'a pas trouvé accord et c'est le nœud de la guerre : les disparités salariales.

 

En effet, c'est suite à la découverte d'un fichier nommé ''ne touchez pas'' sur le bureau d'un «ordinateur public», au dit siège, que sont partis les remous que traverse le premier groupe de presse au Sénégal. Dans ce fichier top secret, se trouvait une fiche de ''salaire'' selon certains, des ''virements de salaires'' selon d'autres. Des disparités notoires donnant l'impression que certains tirent les marrons du feu au profit d'autres. ''A travail égal, salaire égal'', exigent ceux qui haussent le ton. ''Les travailleurs réclament une augmentation de salaires. Il faut que cela soit clair, il n'a jamais été question de baisser les salaires de quiconque. Les syndicalistes n'ont jamais demandé cela. Il est proposé aujourd'hui d'établir une convention maison'', a précisé M. Diouf. Mais sur ce point, la Direction générale a indiqué ne pouvoir en décider elle seule. ''Elle va en discuter avec le conseil d'administration afin de trouver une solution'', a déclaré le délégué du personnel.

 

Pendant ce temps, l'agitation persiste car en plus de ce blocage, la direction refuse de publier une grille de salaires officiels pour chaque employé et par poste, comme demandé par les syndicalistes. Un procédé interdit par la loi, d'où le recours à une convention maison. Quant à l'achat de voitures pour toutes les rédactions, la direction promet de s'y atteler «dans les prochains jours», (car) le budget 2013 de l'entreprise l'avait prévu. Ce sera «une grande voiture de 30 ou 40 places pour le ramassage des travailleurs de Futurs médias», a informé Daouda Diouf. Le parc informatique ne sera pas également en reste. Au plan médical, la section Synpics réclame aussi une assurance maladie à la place de l'IPM, alors que la direction opte pour un médecin d'entreprise. ''On est preneur'', anticipe Daouda Diouf.

A propos du recrutement des employés ayant travaillé dans la boîte pendant un an sans arrêt, la direction s'est voulue claire : ''il est déjà prévu d'en recruter certains qui vont signer leurs contrats peut-être dès la semaine prochaine'', selon le facilitateur....

 

Le facilitateur rectifié : «On n'a signé aucun protocole d'accord»

''Il n'y a pas eu d'accords suite à la rencontre tenue hier''. La précision est de Pape Sambaré Ndour, secrétaire général de la section SYNPICS de Futurs Médias, une précision faite après la conférence de presse du facilitateur Daouda Diouf. ''Je n'ai pas signé un papier montrant que la direction est d'accord sur ce qui a été évoqué tout à l'heure (NDLR : voir par ailleurs). Le Syndicat n'a pas signé de protocole d'accord'', a-t-il déclaré. «J'ai juste signé un procès-verbal de réunion», ajoute-t-il.

 

Sur un autre plan, Pape Sambaré Ndour a fustigé la déloyauté de la direction. «Des gens ont envoyé un communiqué sur notre dos. Ce n'est pas sérieux de leur part et désormais nous rendrons coup pour coup», a-t-il promis. Dans la note en question, il est question d'abandons de postes par des travailleurs. Ce que réfutent ces derniers. ''Tous les gens ont fait le boulot qui leur était imparti et les réunions de rédactions ont été tenues'', a soutenu M. Ndour. «Tout ce qui a été entrepris jusque-là se fait dans la légalité''.

 

Rebelote : un sit-in se tient aujourd'hui même à la TFM. ''On va prier demain à la TFM et sensibiliser les travailleurs qui sont là-bas. Le port de brassards rouges continue», avise le responsable syndical.

 

 

 

BIGUÉ BOB

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