L’APR dénonce les propos du porte-parole du gouvernement

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion tenue avant-hier jeudi, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (APR) s’est prononcé sur la récente déclaration du porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, relative au décès de Moustapha Bâ.
Le Sen de l’APR se dit profondément indigné. ¨C’est avec une vive émotion que les membres du Sen ont pris connaissance des propos graves tenus par Amadou Moustapha Njekk Sarré, ministre et porte-parole du gouvernement. En affirmant publiquement que Mouhamadou Moustapha Bâ aurait avoué un maquillage des chiffres avant d’être tué, M. Sarré fait preuve d’une irresponsabilité notoire", peut-on lire dans le communiqué. Le Sen a fermement condamné cette sortie qu’il qualifie de ¨désastreuse¨, venant d’un ¨habitué des provocations¨. Au regard de la gravité des accusations formulées, il exige du procureur de la République qu’il convoque sans délai M. Sarr pour une audition, afin qu’il apporte les preuves étayant ses déclarations.
Quant à la proposition sur la loi interprétative de l’amnistie, le Sen a réaffirmé son soutien au projet de loi initié et porté en mars 2024 par l’ex-président Macky Sall. ¨Nos députés ont voté ce texte, qui a permis le retour de la paix sociale et de la stabilité, ouvrant la voie à une élection présidentielle pacifique, transparente et inclusive. Si le Pastef souhaite revenir sur cette loi, nous lui demandons de renoncer à cette manœuvre grossière d’interprétation et d’aller jusqu’au bout en l’abrogeant purement et simplement. À défaut, l’APR reste fière de cet acquis du pardon et de l’oubli, fruit du dialogue et de la concertation entre Sénégalais¨, lit-on dans la note.
En effet, selon le Sen, cette loi de 2024 avait pour objectif d’exprimer le pardon et de promouvoir un espace public apaisé en vue d’une réconciliation nationale. Dans cette optique, le Sen appelle le peuple sénégalais à manifester pacifiquement le 2 avril prochain devant l’Assemblée nationale, pour s’opposer à toute tentative d’absoudre les commanditaires et auteurs de violences politiques.
¨Cette loi interprétative, scélérate, tendancieuse et politicienne, n’a qu’un seul but : diviser les Sénégalais entre militants du Pastef et les autres, et instaurer une rupture de l’égalité entre citoyens¨, expose le secrétariat.
Il a, sur la même lancée, adressé son soutien aux forces de défense et de sécurité (FDS) en revenant sur l’accomplissement de leurs missions républicaines. ‘’Les FDS ont agi face à une insurrection en respectant les trois principes du maintien de l’ordre : la légalité, la nécessité et la proportionnalité¨.
À cet effet, le Sen a réaffirmé son engagement au sein du Front pour la défense de la République (FDR) et a proposé à cette plateforme de l’opposition d’organiser une manifestation nationale devant l’Assemblée nationale contre cette loi interprétative et les dérives dictatoriales du régime.
Par ailleurs, l’APR demande la libération des détenus politiques que sont Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye.
Une tournée dans les foyers religieux est prévue de les sensibiliser sur la gravité de la situation actuelle du pays annonce l’APR.