Les droits de l’hommiste demandent à Macky Sall de se conformer
À travers une lettre adressée au Chef de l’État, la Raddho, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) et Amnesty Sénégal l'exhortent à respecter la décision de la Cour de justice de la Cedeao.
C’est en bloc que les Ong de défense des droits de l’Homme ont tenu à s’adresser au président Macky Sall. Soucieuses de la préservation du rôle de leader joué par le Sénégal pour l’émergence de la Cedeao, les droits de l’hommiste ont adressé une lettre au chef de l’État.
‘’Nous vous exhortons à respecter cette décision pour ne pas donner raison à tous ceux qui parlent d’acharnement contre des adversaires politiques’’, lit-on dans la missive. Après avoir procédé à une analyse minutieuse de l’arrêt de la Cour, les Ong soulignent avoir pris acte de ce que les prétentions essentielles des dignitaires du Pds, notamment celles concernant l’inconstitutionnalité de la Cour de répression de l’enrichissement illicite et le privilège de juridiction, à ce stade de la procédure, aient été rejetées.
Ce qui, à leurs yeux, laisse à la justice sénégalaise le champ libre pour poursuivre ses enquêtes. Seulement, les Ong rappellent au chef de l’État que la Cour a donné gain de cause aux pontes de l’ancien régime, en ce qui concerne la violation de la présomption d’innocence. Ce, ''en rapport avec certaines déclarations du procureur spécial et la violation de leur liberté d’aller et de venir, au stade actuel de la procédure’’.
Elles soulignent que le Sénégal est mondialement reconnu pour son respect de ses engagements internationaux. Par conséquent, les Ong arguent que ce ‘’respect a toujours été particulièrement scrupuleux en ce qui concerne nos institutions régionales et sous régionales africaines, comme la Cedeao’’. Dès lors, elles rappellent au Chef de l’État qu’il lui ‘’appartient de maintenir haut ce flambeau et de faire en sorte que notre pays ne soit pas celui qui affaiblit une institution qu’il a contribué à bâtir et à en assurer le rayonnement’’.
Réitérant leur accord quant à l’engagement du gouvernement à récupérer les biens présumés mal acquis au profit du peuple sénégalais, la Raddho, la Lsdh et Amnesty souhaitent tout de même que cela se fasse correctement. ‘’La traque des biens présumés mal acquis doit se faire dans le strict respect des droits humains des personnes mises en cause et des procédures en vigueur’’, notent-elles. Les Ong tiennent cependant à dire à Macky Sall que le combat pour les droits de l’Homme ne saurait être contingent ni à la qualité des parties mises en cause, ni à des causes conjoncturelles, quelques puissent être les enjeux.
Amadou NDIAYE