Un enfant de 2 ans repêché dans un bassin de rétention
Une autre victime des bassins de rétention sis à Djiddah Thiaroye Kao, une localité de la banlieue dakaroise. Hier en début de matinée, le corps de Abdou Akim Seck, un enfant âgé de 2 ans, a été retrouvé près de l'une des bassins.
Couché en position fœtus par terre, le défunt, de nationalité américaine, était venu en vacances au Sénégal avec ses parents. Il était demeuré introuvable depuis le dimanche, vers les coups de 14h. Il devait rentrer hier au pays de l'oncle Sam. ’’C’est le matin de bonne heure qu’on a constaté la triste réalité. On l’a trouvé couché, la bouche dans le sable. Les voisins nous ont aidés à prendre le corps. C’est le huitième cas de noyade constaté, depuis la création de ces bassins. Nous implorons l’État afin qu’il clôture ces bassins, vu qu’on ne peut pas tout le temps contrôler nos enfants. Il n’y a pas de sécurité ici. On avait mis une clôture à l'époque, mais cela n’avait pas réglé la situation’’, a tonné Diouma Ka grand-père de la victime. Ce drame intervient une semaine après que les populations ont découvert un matelas imbibé de sang, fruit d’un avortement clandestin, à côté des mêmes bassins.
‘’Nous donnons une semaine à l’État, sinon nous allons battre le macadam’’
Après cette nouvelle perte tragique, c'est un sentiment de colère qui anime les populations des différents quartiers qui bordent les trois bassins de rétention. Le nombre de victimes ne cessent de monter, alors que la sécurité est depuis belle lurette un luxe que ces populations ne peuvent plus se payer. Hier, les riverains sont sortis en masse pour enjoindre aux autorités de trouver une solution à ces problèmes. Ils donnent à l’État un ultimatum d’une semaine, afin qu’une clôture soit dressée autour des bassins.
À défaut, ils menacent de passer à la vitesse supérieure. ‘’On ne peut plus continuer à vivre ce calvaire lié aux bassins de rétention. Nous donnons au gouvernement une semaine pour qu’il clôture les bassins de rétention. Sinon, toutes les populations habitant les environs de ces bassins vont se faire entendre, en descendant dans la rue, quitte à y perdre nos vies’’, a laissé entendre Diang Coulibaly, habitant du quartier. A l’en croire, ces bassins ont causé plus de dégâts qu’ils en ont résolu. Il en veut pour preuve les nombreux cas de viol, de meurtre, d’agression et de vol à l’arraché. Le corps sans vie a été acheminé, dans un premier temps à la morgue de la mosquée d’à-côté, avant d’être par la suite amené à l’hôpital Le Dantec pour les besoins de l’autopsie.
CHEIKH THIAM
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