Un joyau culturel à Toubab Dialaw
Pittoresque : un théâtre en pleine brousse. C'est la prouesse réussie par le poète, romancier, sculpteur et architecte, Gérard Chenet. Il a aménagé en 2009 un théâtre de verdure dit de ''L’engouement'' à une dizaine de kilomètres du village lébou de Toubab Dialaw.
L'établissement est composé de différentes coupoles, d’une salle de théâtre, d’une piscine olympique, d’un verger et de loges pour les artistes. Fait en pierres rouges, les bâtiments sont imposants et tiennent sur des montagnes de pierres au milieu des arbres. L’architecture est ancienne et rappelle le style d'avant-indépendance. La nuit, les lumières aidant, l’espace a l’air d’un paradis. Ce qui le rend ''magique'', envoûtant et splendide.
Mais l'endroit est enclavé, son accessibilité pose problème. Et pour remédier à cet écueil, les gérants de l’espace, dont la fille du propriétaire, Nathalie Chenet, semblent avoir trouvé la parade. ''Quand il y a un spectacle, on met à la disposition des populations des villages environnants des bus afin qu’elles puissent venir assister au spectacle'', confie Nathalie Chenet, à EnQuête. Cette alternative semble agréer les populations qui se sont déplacées en masse le week-end dernier pour assister au festival ''Wàykat yi'' ou festival des voix qui promeut la musique acoustique.
Créée pour les besoins du troisième Festival mondial des arts nègres (Fesman 3) de décembre 2010, l'infrastructure culturelle est pluridisciplinaire, selon M. Chenet. Outre des spectacles de théâtre, l'espace peut accueillir des manifestations de conte, de danse, une exposition de tableaux ou encore des cafés littéraires et philosophiques. Et au cours de ce mois de décembre doit s’y tenir un programme diversifié. ''Nous avons actuellement en résidence un artiste conteur camerounais qui doit se produire le 17 prochain. Un stage de marionnettistes qui se terminera par un grand spectacle le 30 décembre est aussi prévu ici, ainsi que des spectacles de danse'', a fait savoir Nathalie Chenet.
Son propriétaire ne veut surtout pas s'avancer sur le coût de l'investissement sur ce joyau. ''Je ne compte pas l’argent. Je donne des instructions et on exécute. Je ne sais pas combien cela m’a coûté. J’aime créer et j’avais envie de partager avec les gens, voilà pourquoi j’ai créé cet espace'', a-t-il soutenu.