Les précisions du patronat de presse
Depuis avant-hier soir, il est annoncé la levée sur les comptes des entreprises de presse par la Direction des Impôts. D’après le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps) tout ce qui est dit n’est pas vrai.
‘’Dans une note d’information à usage interne, j’ai rendu compte aux entreprises de presse de ma conversation téléphonique du mercredi avec le directeur général des Impôts et des Domaines (DGID). Monsieur Abdoulaye Diagne m’a informé qu’il avait donné instruction à ses services de «débloquer» les comptes bancaires des entreprises de presse. J’ai alors demandé aux entreprises de presse de se rapprocher de leur centre fiscal pour demander une «mainlevée», base légale pour les banques pour débloquer leurs comptes bancaires. Toutes les entreprises de presse n’ont pas encore obtenu ce document «miracle». Par conséquent, il serait faux de parler d’un quelconque ‘dégel’ ou ‘bouffée d’oxygène’’’, lit-on dans un communiqué du Cdeps.
Au contraire, ajoute son président, ‘’la presse sénégalaise a vu sa situation empirer, particulièrement pendant tous les huit mois du magistère du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye’’. Une crise qui comporte deux volets. Le premier est fiscal avec, souligne M. Kâne la ‘’non-reconnaissance de l’effacement fiscal en compensation de l’absence totale d’accompagnement durant le Covid-19’’.
À côté, il y a le ‘’refus de moratoires sur la dette fiscale’’ et les ‘’poursuites des impôts et procédures de saisie des équipements et des mobiliers avec blocage des comptes bancaires’’.
Le deuxième volet est économique avec le ‘’non-paiement des créances dues par l’État et ses démembrements aux entreprises de presse’’, la ‘’résiliation unilatérale par l’État et ses démembrements des contrats publicitaires avec les entreprises de presse privée’’ et le ‘’blocage de l’aide à la presse au titre de l’année 2024’’.
En outre, rappelle Mamadou Ibra Kâne, ‘’cette crise économique et financière a engendré un drame social pour les travailleurs des médias avec, comme corollaires des licenciements, du chômage technique, des arriérés de salaire, des retards de cotisations sociales et l’interruption de la couverture maladie. Cette précarité extrême fait de la presse sénégalaise un secteur sinistré avec des entreprises en situation de quasi-faillite, un danger pour la démocratie’’.
Nonobstant cette situation difficile, la presse ‘’a continué à assurer sa mission de service public avec une couverture exemplaire des élections législatives anticipées. Au soir du 17 novembre 2024, la presse a relayé les résultats du scrutin, ce qui a permis notamment d’annihiler tout trouble postélectoral. Encore une fois, au service de la démocratie’’.
Ainsi, affirme M. Kâne, ‘’c’est cette mission de service public que la presse veut continuer de jouer dans le cadre d’un État de droit. À ce titre, la presse sénégalaise reste en attente de la matérialisation de l’appel, le 14 août 2024, au ‘dialogue rénové’ du président de la République’’.