Publié le 1 Feb 2015 - 22:32
DETENTION ET TRAFIC DE D'HEROÏNE

La descente au enfer d’un  ‘’Junky‘’  

 

L’héroïne fait des ravages dans la vie de Tony Danfakha. Le quadragénaire, qui a avoué sa dépendance à cette drogue, a finalement été condamné à 10 ans de travaux forcés et à une amende de 2 millions pour détention et trafic d’héroïne.

 

40 ans ! C’est l’âge de la ‘’raison’’ ou de la ‘’révélation’’, a-t-on l’habitude de dire. Mais, pour Tony Danfakha, il aura fallu attendre 43 hivernages et une huitième comparution, pour détention et trafic d’héroïne, pour trouver les ‘’veines’’ de la rédemption. ‘’Je jure monsieur le Président que si je suis acquitté, je ne toucherai plus à la drogue’’, a-t-il supplié d’une voix triste. Mais cette bonne résolution n’a pas convaincu la Cour qui l’a condamné à 10 ans de travaux forcés et à 2 millions d’amende.  

Devant les magistrats, Tony Danfakha s’est présenté comme  un ‘’Junky’’  victime de sa  dépendance à l’héroïne qui a détruit sa vie. Toutefois, il a nié les faits de trafic d’héroïne. ‘’Lors de mon arrestation, en décembre 2008, j’étais venu acheter deux kepas d’héroïne à mon fournisseur Mathiou. Mais, à l’arrivée des policiers, il a laissé tomber son sachet contenant l’héroïne et s’est enfui. Quand je l’ai ramassé, ils me sont tombés dessus‘’, a-t-il dit avec force.

Sur ce, le Président lui a fait remarquer qu’il n’a jamais été fait mention d’un quelconque fournisseur dans son dossier. ‘’Je vous assure que je suis venu rencontrer Mathiou qui me fournissait en dose d’héroïne, à raison de 1 500 francs le képa (petite dose). Par contre, je n’étais pas en train de me livrer à un trafic, comme le disent les policiers’’, a-t-il confié au président du tribunal. A la question pourquoi avoir ramassé le sac, s’il ne lui appartenait pas, il a répondu : ‘’J’étais sous l’emprise de la drogue, parce que j’avais fumé du chanvre indien et je n’étais plus maître de moi-même.’’

Prenant la parole, l’avocat général a affirmé être en présence d’un  acte flagrant de trafic, car le sachet contenait 32 képas d’héroïne. Abdou Karim Diop a aussi pointé ses nombreux échecs de réinsertion, depuis que l’accusé a été condamné en 1991 pour trafic de drogue. Considérant qu’il n’est pas prêt à tourner le dos au monde du crime, l’avocat général a réclamé 10 ans de travaux forcés et la confiscation et la destruction de la drogue. L’avocat de la défense n’a pas été du même avis. Il a soutenu que son client a fait amende honorable devant la Cour. Il a réclamé la disqualification des faits en offre de cession personnelle, car il est avéré que cette drogue était pour son propre usage. C’est sur cette dernière intervention que la Cour s’est retirée pour délibérer.

Mamadou Makhfouse Ngom

 

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