Publié le 1 Jun 2019 - 11:08
DETOURNEMENT DE MINEUR ET PEDOPHILIE

Le tailleur et le jeune garçon adepte de l’école buissonnière

 

F. Sène, un adolescent de 14 ans, en classe de Cm2, au lieu d’aller en classe, séchait les cours pour aller voir Serigne Fallou Guèye, tailleur aux Parcelles-Assainies, son présumé violeur.

 

Mercredi matin, le jeune garçon s’est présenté à la barre, accompagné de son oncle qui a éventé l’affaire. Il avait remarqué que l’ado portait quatre culottes, en allant à l’école. Etant son tuteur légal, il s’est inquiété et a cherché à savoir ce qui ne tournait pas rond avec son neveu. Il a insisté à plusieurs reprises, sans que le petit ne pipe mot. Puis, il a utilisé la manière forte pour qu’il se décide enfin à avouer le viol dont il a été victime.

Désemparé, l’oncle a décidé de porter plainte. C’est ainsi que les forces de l’ordre ont cueilli Serigne F. Guèye et l’ont   transféré au poste de police où il a nié les faits qui lui sont reprochés, tel que rapporté par le procès-verbal d’enquête préliminaire.

Devant le tribunal, F. Sène a déclaré : ‘’Je venais souvent là-bas avec ma tante, jusqu’ à ce qu’elle déménage. Puis, un jour, à la descente de l’école, je passais dans les parages et je suis entré dans le salon de couture pour les saluer. J’y ai trouvé S. Guèye qui m’a dit de venir régulièrement lui rendre visite. Après les cours, je passais le voir. Ensuite, je n’allais plus à l’école. Un jour, alors qu’on était que deux dans l’atelier, il m’a fait des attouchements. J’ai pris peur et voulu rentrer, mais il m’a plaqué de force sur le sol pour me violer. J’ai essayé de crier, mais sa main sur ma bouche m’en a empêché. Quand il a fini, il m’a dit de ne même pas penser à le dénoncer, sinon il me tuerait. Il a exigé que je vienne le voir tous les jours.’’

Mais Serigne F. Guèye a continué de nier les faits devant la barre. Il a soutenu que F. Sène venait régulièrement à l’atelier accompagné de sa tante qui, finalement, s’est mariée. Quelque temps après, il y venait de son propre chef et pas très souvent. Que la plupart du temps, il s’asseyait à l’entrée du salon de couture, jusque vers 18 h, pour rentrer chez lui.

Fatou Ngom, en sa qualité de témoin et apprentie tailleur chez l’accusé, a ajouté que F. Sène venait fréquemment à l’atelier. Un jour, elle lui a demandé les raisons de sa présence. Le gamin lui a répondu qu’à cette heure de la journée, il n’y avait personne chez eux.

Questionnée sur leurs horaires de travail par le procureur, elle a répondu que c’est elle-même qui ouvre le local, le matin à 9 h et qu’elle quitte les lieux tous les jours à 20 h, avec son patron, mais qu’il arrive qu’il y reste, s’il a des choses à finir.

Le conseil de la défense a interrogé F. Sène sur son net retard scolaire par rapport à son âge. Il a avoué calmement avoir doublé la classe de Cm2 et qu’effectivement, il lui arrivait très souvent de faire l’école buissonnière.

Toutefois, la représentante du parquet, dans son réquisitoire, a disqualifié les faits de viol sur mineur, parce que le rapport du médecin ne permet pas de déduire s’il y  a effectivement eu viol ou pas, puisqu’il n’y a aucune lésion anale. Mais que le patient est resté calme, lors de la consultation. Elle a retenu, cependant, le détournement de mineur et la pédophilie, puisque, selon elle, il est clair qu’il y a eu attouchement sexuel.

L’avocat de la défense s’est lui appesanti sur le rapport médical pour dire qu’il n’y a pas eu de trace, ni de séquelle. Donc, on ne peut pas parler de viol. ‘’On ne peut pas parler d’attouchement sexuel, non plus, parce qu’on ne peut pas juste se baser sur les dires d’un enfant qui séchait l’école pour aller se pavaner et vouloir incriminer mon client, pour justifier ses absences à l’école’’. L’avocat de souligner que son client a son atelier aux Parcelles-Assainies/Unité 12 et que F. Sène habite à l’Unité 17. Donc, il ne comprend pas pourquoi le jeune garçon dit que son client l’a menacé et le forçait à venir le voir, alors qu’ils sont très éloignés l’un de l’autre. ‘’Pour qualifier un attouchement sexuel, il faut une preuve et elle est inexistante’’, a-t-il martelé. Avant de demander la relaxe de son client pour accusations non fondées et de lui accorder le bénéfice du doute.

Le délibéré sera rendu le 6 juin.

FAMA TALL (Stagiaire)

 

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