Publié le 10 Apr 2013 - 13:47
DEVANT SES MILITANTS DE RUFISQUE

Oumar Guèye en porte-à-faux total avec Idrissa Seck

 

Pour le ministre de l'Hydraulique qui salue le bilan du régime de Macky Sall, le président de Rewmi se doit d'être plus conséquent avec lui-même : si le gouvernement ne travaille pas bien, il doit en sortir.

 

 

C’est hier que le désormais ex-chargé des élections du parti Rewmi a fait face à la presse pour réagir à son exclusion. Au cours de cette rencontre aux allures de meeting, Oumar Guèye a réaffirmé l'appartenance de Rewmi à la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui a porté le président Macky Sall à la tête du pays. Pour cette raison, lui, le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement se démarque «totalement» de la démarche de son mentor, Idrissa Seck, beaucoup plus critique contre le pouvoir.

 

«Ce qui est normal et que nous devons faire, c’est de soutenir ce gouvernement. Nous ne pouvons pas être membres d’une coalition, être en même temps dans le gouvernement et en dehors, en défendant des positions qui ne correspondent pas à la réalité», a indiqué Oumar Guèye. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, «il est hors de question, en ce qui me concerne, que je m’associe à certaines déclarations, émanent-elles du premier responsable de notre parti». L'allusion est nette qui charge Idrissa Seck.

 

Tout au long de son exposé, Oumar Guèye n’a pas prononcé une seule fois le nom de Idrissa Seck. «Ces déclarations que je considère comme intempestives, ne peuvent provenir d’un responsable membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Tout le monde connaît les relations que j’ai avec le président du parti, mais il est de mon devoir et de ma responsabilité, en tant que membre de ce gouvernement, de dire qu’il est inconcevable que nous puissions être dans le gouvernement et faire des déclarations comme celles qui ont été faites dans un passé très récent vis-à-vis de ce gouvernement». Pour le ministre de l'Hydraulique, le mieux était «de faire les critiques constructives dans un cadre normé» car «tout responsable politique de haut niveau doit pouvoir rencontrer le président de la République et lui transmettre ses observations et conseils.»

 

Poursuivant sa critique de la démarche d'Idrissa Seck, Oumar Guèye l'appelle à plus de logique. «Soyons conséquents : si le gouvernement n’avait pas travaillé pendant un an, ce qu’il fallait faire, c’est que les instances du parti se réunissent et en tirent les conséquences. Nous ne pouvons pas être dans le gouvernement et en même temps s’attaquer au Premier ministre, au président de la République et au ministre de l’Économie et des Finances», a-t-il dénoncé.

 

«Il faut plus de démocratie interne dans ce parti»

 

Le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, malgré son exclusion du Secrétariat national de Rewmi, veut rester serein. «Mon appartenance à ce parti date de très longtemps. Je suis membre fondateur de Rewmi qui a obtenu récemment son récépissé. C’est moi-même qui ai déposé la déclaration lorsque le président Macky Sall est arrivé au pouvoir. Après un premier refus, c’est le président Macky Sall lui-même qui a donné des instructions pour que Rewmi soit reconnu», explique le «banni». Précisant n'attacher qu'une importance relative à occuper des postes dans son parti, Oumar Guèye s'est voulu ferme néanmoins.

 

«Je revendique mon appartenance à Rewmi, dit-il, et je veillerai à ce que le parti puisse fonctionner sur des modèles démocratiques, que sa méthode de gouvernance puisse changer, pour que la démocratie interne y prévale et afin qu’aucune décision ne puisse engager le parti sans que les militants et les militantes puissent donner leur point de vue», a souligné l'ex-chargé des élections. Sous cet angle, «une déclaration d’un responsable, fut-il le président de notre parti, sans concertation avec le parti, n’engage pas le parti. Une déclaration d’un groupe, sans concertation avec le parti, n’engage pas le parti», assène-t-il.

 

Un bilan d’étape élogieux du gouvernement

 

Parmi les raisons qui le retiennent dans le gouvernement, Oumar Guèye note «un bilan d'étape élogieux». «À l’an 1 de ce pouvoir, force est de reconnaître que malgré un lourd héritage légué par le régime de Wade, de nombreuses réalisations peuvent être comptabilisées à son actif» ; dont la baisse des prix de denrées de première nécessité, première décision prise par le président Macky Sall et exécutée par le gouvernement, mais aussi le sauvetage de la campagne agricole et de l'année académique, la gratuité du traitement de l'hémodialyse, sans oublier la réalisation de 50 forages équipés, etc.

 

 

 

PAPE MOUSSA GUEYE

 

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