L’ambassadrice de France reçue à Tivaouane

En visite dans la cité religieuse de Tivaouane, l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, a été reçue, mardi, par le khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, selon Asfiyahi.org. Accueillie par plusieurs dignitaires religieux, dont Serigne Mame Ousmane Sy Habib et Serigne Habib Sy Mansour, la diplomate française a été introduite dans un climat de respect et d’écoute mutuelle.
Au centre de l’audience, la question du terrorisme et de la radicalisation a occupé une place importante. Le khalife a réaffirmé l’importance du soufisme comme rempart spirituel contre l’extrémisme violent, plaidant pour une éducation religieuse fondée sur la paix, la tolérance et le dialogue. Il a souligné la responsabilité des confréries dans la préservation de la cohésion nationale face aux menaces.
Les échanges ont également mis en lumière les liens historiques entre la France et Tivaouane. Le khalife a rappelé le geste fondateur d’El Hadj Malick Sy, qui avait envoyé son fils Sidy Ahmed Sy Malick au front pendant la Première Guerre mondiale, en lieu et place de ses talibés. Un épisode marquant, symbole d’un attachement ancien et profond entre la confrérie et la France.
Le dialogue a aussi porté sur les réalités de la diaspora sénégalaise en France, les enjeux migratoires, mais également les défis économiques et sociaux des populations. Un appel à une coopération plus inclusive, empreinte de solidarité, a été lancé par les deux parties, dans un esprit d’ouverture et de compréhension.
À l’issue de l’audience, Mme Fages s’est rendue à la grande mosquée de Tivaouane, guidée par Mouhamadou Makhtar Cissé, président du comité de pilotage de Jama’atoun Nour Assouniya. La diplomate a salué la richesse du patrimoine spirituel sénégalais et rappelé que ‘’la France a bâti la grande mosquée de Paris en hommage aux tirailleurs musulmans ayant combattu à ses côtés’’.
Cette visite s’inscrit dans une dynamique de rapprochement entre diplomatie et spiritualité. Elle marque une volonté commune de cultiver la mémoire partagée, de renforcer les liens entre les peuples et de promouvoir un dialogue fécond au service de la paix.