Publié le 22 Sep 2025 - 19:30
DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

Babacar Ndiaye dénonce ‘’une nouvelle colonisation économique’’

 

Ce samedi, l’homme d’affaires Babacar Ndiaye a organisé une cérémonie de dédicace de son livre intitulé : Vie privée - Vie publique, les tribulations de l’entreprise. Plusieurs personnalités ont pris part à cet événement au Noom (ex-Radisson) pour échanger sur les difficultés que traversent les entreprises sénégalaises. Il a illustré son propos à travers sa société GEAUR, qui a connu de terribles difficultés avant de finir par fermer.

 

Ils étaient nombreux à prendre part à cette rencontre, notamment Mme Penda Mbow, ancienne ministre et historienne ; M. Cheikh Bamba Dièye, directeur général de l’AIBD et cousin de l’auteur ; M. Cheikh Fall, représentant du DG de la Sones Abdoul Niang ; M. Souahibou Guèye, PCA du Cosec ; Amadou Ly Akilee, ingénieur en électricité ; le conseiller spécial du président de la République en hydraulique, M. Aladji Dieng ; le colonel Aboubakrine Dièye, en retraite de l’armée de l’air ; le représentant de la famille feu Abdoulaye Bouna Fall, ancien DG de la Sones (parrain de l’événement), etc.

« Cet événement placé sous le parrainage de feu Abdoulaye Bouna Fall permet de présenter mon livre intitulé : Vie privée - Vie publique, les tribulations de l’entreprise. Une restitution de ma vie par devoir de mémoire, car chaque chapitre – écrit avec courage – retrace un vécu que j’ai partagé avec vous depuis l’enfance, au secteur professionnel, jusqu’à ce jour. En écrivant mon premier ouvrage sur l’entreprise et ses risques, le public comprendra pourquoi j’ai pris la plume pour expliquer ces problèmes. Ce livre est un prétexte pour poser le débat sur les difficultés que traverse le secteur privé, mis à l’épreuve par la concurrence étrangère, les banques et la passivité de l’État’’, a déclaré l’homme d’affaires en guise de préambule.

Ensuite, il s’est prononcé sur son parcours : ‘’En quittant la Sones pour créer GEAUR, j’ai tout expliqué dans cet ouvrage, des moindres détails, révélant même les sacrifices consentis avec mon épouse Rokhaya, ma muse, ma "miss", qui m’a soutenu, accompagné et apaisé dans le cheminement de ma carrière faite de hauts et de bas. Elle m’avait souvent mis en garde sur les risques de l’entrepreneuriat, me conseillant d’investir dans l’immobilier’’.

Mais, souligne l’auteur, « vouloir être son propre patron dans une entreprise ôte le sommeil, eu égard à tout un personnel à gérer – et qui compte sur son salaire pour honorer sa famille –, alors que souvent, on est victime de retards et d’absence de paiement de l’État. C’est une odyssée économique que je ne regrette pas. Nous sommes écoutés par les autorités sans pour autant être entendus. Nous continuerons à alerter pour que l’entreprise sénégalaise ait ses droits, mais surtout pour développer le patriotisme économique’’, regrette-t-il.

Avec amertume, il confie : « Nous vivons une nouvelle colonisation économique passant par la mainmise sur la commande publique par des entreprises étrangères. À notre grand désarroi, on assiste à l’accaparement de la construction des infrastructures publiques, de notre foncier, de la distribution par des étrangers. Nous ne sommes point xénophobes, mais quelle entreprise nationale ne ferait autant de performances avec des facilités administratives, bancaires et même des avantages fiscaux ? Face à ce péril, l’État doit être garant du patriotisme et de toute la politique économique. »

Amadou Ly Akilee : « L’État doit favoriser la prise de risque des entrepreneurs »

Egalement, Amadou Ly, le DG d’Akilee, considère que les marchés doivent revenir aux Sénégalais, pas aux étrangers qui en profitent le plus. Selon lui, la question de la souveraineté économique reste une priorité. Il dit se battre pour que les marchés reviennent aux Sénégalais. « Notre pays dispose de tout ce qu’il faut pour que les Sénégalais vivent dans de très bonnes conditions et aient un mieux-être. Aujourd’hui, on voit des sociétés sénégalaises qui se retrouvent dans leur propre pays sous-traitant avec des sociétés étrangères, surtout dans des domaines où elles sont compétentes. C’est inacceptable. On met en compétition des gens qui ne sont pas comparables en termes historiques. Ce n’est pas important, ces faux critères qu’on met dans les appels d’offres. Ce qui est important, c’est d’identifier le besoin, de définir des critères qui intègrent le niveau de maturité de notre économie et de nos acteurs en termes de technicité. L’État doit créer les conditions de création d’emploi et favoriser la prise de risque des entrepreneurs.

En effet, il fait remarquer que « le Sénégalais est naturellement entreprenant’’. Mais, là où le bât blesse, regrette-t-il, « c’est qu’on ne facilite pas la vie aux entrepreneurs et qu’on ne les aide pas. L’économie du Sénégal doit être détenue par les enfants du pays. Je ne supporte pas qu’on soit des acteurs de second ou de troisième plan dans notre propre pays, en rapport non pas avec notre État mais avec des sociétés étrangères qui ont signé avec nos États. On doit arrêter cela. Ce n’est pas de la xénophobie. Vous ne pouvez pas imaginer Akilee aller en France et gagner des marchés comme un acteur principal qui sous-traiterait avec des sociétés françaises. »

Plusieurs personnalités présentes ont également pris la parole pour magnifier le courage de M. Babacar Ndiaye, qui a créé plusieurs entreprises : GEAUR, SEOH, FOMSEM et GTHE.

 

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