Jeux d'ombres et coups de scalpel au sommet...
Longue journée hier, entre le Ministère de l'Intérieur et la Présidence de la République. Jusque tard dans la soirée, la mesure pour nommer un nouveau Directeur général de la Sûreté nationale, un poste très convoité, était attendue sur le papier. Des lenteurs liées, selon des sources dignes de foi, à des blocages au sommet. Le ministre de l'Intérieur n'émettant pas sur la même longueur d'onde que le Palais.
''Un Dg peut en cacher un autre''. Alors que le Directeur général de la Sûreté nationale n'avait pas officiellement quitté ses fonctions, les manœuvres sont allées bon train. Dans tous les sens. Les enjeux sont énormes puisqu'il s'agit d'une nomination d'un des postes les plus stratégiques et les plus sensibles de l'appareil d'Etat. Dès que le nom d'Ibrahima Diallo est sorti des tractations, les couteaux se sont en même temps échappés des fourreaux. Plusieurs informations sur le profil de celui qu'on a présenté (à tort?) comme le candidat du Palais sont remontées au sommet.
Ibrahima Diallo qui fut Directeur administratif et financier (Daf) et Directeur du matériel et au ministère de l'Intérieur, est surtout connu pour avoir été un proche de Me Ousmane Ngom, dernier ministre de l'Intérieur de Me Abdoulaye Wade. Non seulement il a un dossier pendant au niveau du premier cabinet d'instruction, mais il est aussi visé par un rapport de la cour des comptes sur son ancienne gestion et actualité oblige, est cité dans les dossiers ayant trait à la gestion de Me Ousmane Ngom, dont le dossier se trouve sur la table des enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC).
Mais il ne manque pas de cadres au niveau de la Police qui font confiance en ses capacités managériales, même si certains s'interrogent sur le fait qu'il n'a pas fait ses armes dans les Renseignements et ne connaît pas assez les commissariats de Police, pour avoir été confiné au niveau de l'administration du ministère de l'Intérieur.
Ce qui est en tout cas clair, c'est qu'Ibrahima Diallo n'était pas dans la short list du ministre de l'Intérieur, au moment où le général Pathé Seck traçait les profils les mieux indiqués pour succéder à Codé Mbengue. Le ministre de l'intérieur se serait présenté avec une liste restreinte dont certains, avancent des sources dignes de foi, sont tout proches de la retraite. Le général Pathé Seck éprouve-t-il des difficultés à imposer son choix. Hypothèse plausible, selon nos sources, qui parlent de fortes manœuvres impliquant même des proches du Directeur général sortant.
Codé Mbengue dispose en effet de solides soutiens dans une grande famille maraboutique, qui l'aurait d'ailleurs aidé à prendre les commandes de la Direction générale de la Sûreté nationale. C'est dire que si le principe de remplacer Codé Mbengue avait été retenu au plus haut sommet, tous les dés ne sont pas encore jetés, faute de trouver le ''meilleur profil''. Nos sources avancent qu'il n'y a pas eu de mesure individuelle sur un remplacement du Dg de la Police, après le conseil des ministres d'hier dont le communiqué ne nous est pas parvenu.
Fatou SY
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