Publié le 18 Feb 2015 - 18:37
DISPARITIONS D’IMMIGRES EN MER

L’Union européenne appelée à une action d’envergure 

 

Après la récente tragédie intervenue au large des côtes de Lampedusa et ayant coûté la vie à plus de 300 personnes, Amnesty international a appelé l’Union européenne à mener une action d’envergure pour venir à bout du drame.  

 

Les ressources allouées par l’Union européenne aux opérations de recherche et de sauvetage d’immigrés clandestins sont faibles. Conséquence : cette situation n’est pas étrangère au nombre élevé de décès, plus de 300, survenus au large des côtes italiennes la semaine dernière. Un drame survenu après que quatre des bateaux pneumatiques transportant des centaines de migrants ont envoyé un message de détresse par temps orageux depuis le sud de la Méditerranée, a révélé Amnesty international, lundi 16 février, dans une note publiée après une visite à Lampedusa.

 ‘’Les témoignages des rescapés de Lampedusa doivent inciter l'Union européenne à agir’’, souligne Amnesty international dont une équipe de chercheurs a recueilli les propos de rescapés, de garde-côtes italiens et de représentants des autorités, à Rome et à Lampedusa. Selon eux, lorsque l'appel de détresse a été reçu dimanche 8 février, le principal navire utilisé dans le cadre de l'opération Triton, pour la surveillance des frontières de l'UE, était à quai pour entretien, à des centaines de kilomètres, à Malte. Pendant ce temps, les grands navires militaires employés par Mare Nostrum, l'ancienne opération italienne de recherche et de sauvetage, n'étaient pas non plus utilisables et étaient en outre amarrés encore plus loin, en Sicile.

‘’Les garde-côtes italiens ont réagi de manière admirable et avec un courage exceptionnel à l'appel de détresse, consacrant de longues heures au sauvetage alors que les conditions en mer étaient incroyablement dangereuses. Il est impossible de savoir combien de vies ils auraient pu sauver avec des ressources plus étendues, mais le nombre de victimes serait certainement moins élevé’’, a déclaré Matteo de Bellis, chargé d'action sur l'Italie à Amnesty International. Ils ont averti que ‘’de très nombreux réfugiés et migrants continueront à mourir en mer si le vide laissé par l'opération italienne de recherche et de sauvetage Mare Nostrum n'est pas comblé’’. De poursuivre que les ‘’départs de réfugiés et de migrants ont brusquement augmenté au cours du week-end et cela continuera à mesure que la Libye s'enfoncera dans la violence.

Les garde-côtes italiens ont confirmé que des navires des autorités italiennes et de la marine marchande ont porté secours à plus de 2 800 personnes en tout, dans au moins 18 bateaux entre vendredi 13 et dimanche 15 février. Pour le seul dimanche 15 février, 2 225 passagers d'une douzaine de bateaux ont été secourus’’.

Près de 3 500 décès enregistrés l'an dernier

Cette situation est survenue à peine une semaine après la mort d'au moins 300 personnes en mer alors que quatre bateaux tentaient d'effectuer la traversée entre la Libye et l'Italie, par temps orageux.

Le communiqué a informé qu’un grand nombre des personnes sauvées après la tragédie de la semaine dernière sont originaires de Côte d'Ivoire (41, dont deux mineurs), et les autres du Mali (23, dont un mineur), du Sénégal (9), de Guinée (7), de Gambie (2) et du Niger (2). Selon l’organisation de défense des droits humains, ‘’les Ivoiriens représenteraient plus de la moitié des personnes ayant succombé après le sauvetage (15 sur 29), les autres étant 7 Maliens, 5 Sénégalais un Guinéen et un Mauritanien.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré qu'il s'attendait à ce que des migrants continuent à traverser la Méditerranée en 2015. Quelque 218 000 personnes ont effectué cette traversée en 2014, et les chiffres de janvier 2015 montrent une augmentation de 60 % du nombre d'arrivées de migrants enregistrées en Italie par rapport à janvier 2014. Près de 3 500 décès ont été enregistrés l'an dernier, ce qui fait de cette traversée l'itinéraire le plus mortel au monde. Et pour combien de temps encore ?

AMADOU NDIAYE

 

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