Un business très lucratif
La panique autour du virus Ebola rappelle évidemment la grippe aviaire de 2005 et la grippe porcine (H1N1) de 2009.
Ces deux « pandémies imminentes » ont été l'occasion de manipuler grossièrement les opinions publiques pour justifier la vaccination en masse des populations, qui s'est révélée entraîner de terribles effets secondaires, dont la narcolepsie, un très grave trouble du sommeil.
En 2009, l'Organisation Mondiale de la Santé a prédit qu'un tiers de la population mondiale pourrait être touchée par la grippe H1N1, avec des effets incalculables. La ministre de la Santé Roselyne Bachelot n'avait alors pas hésité à commander 94 millions de vaccins ! Les Français n’ayant été que 6 millions à se faire vacciner, Mme Bachelot avait, dès le mois de janvier 2010, annulé auprès des laboratoires pharmaceutiques la livraison de 50 millions de doses et fait verser par l'Etat en dédommagement près de 48 millions d’euros aux laboratoires.
Quant au fameux médicament antiviral « miracle », le Tamiflu, son effet réel n'est que de réduire la durée des symptômes de moins d'une journée, sans limiter d'aucune façon les hospitalisations. Une étude britannique a conclu que la distribution de Tamiflu contre la grippe H1N1 a eu pour seul effet de... gaspiller 500 millions de Livres sterling.
En effet, la saison de grippe 2009 se révéla finalement moins grave que d'habitude, malgré la présence de la souche H1N1. De plus, de nombreux prétendus cas de grippe H1N1 se révélèrent ne même pas être des grippes mais de simples rhumes, ce qui n'est pas sans rappeler ce cas de virus Ebola à Berlin qui s'est finalement révélé être... une gastro.
Jouer avec le feu
Toutefois, les titres excessifs martelés par la presse sont à mon avis très dangereux : « Une épidémie absolument pas sous contrôle, sans précédent », Médecins Sans Frontières, le 30 juillet 2014. « Le virus Ebola continue de dévaster l'Afrique de l'Ouest », Le Monde, 15 août 2014. « L'OMS décrète une urgence de santé publique de niveau mondial », France 24, le 20 août 2014.
Cette psychose est en train de semer la pagaille en Afrique, où des gouvernements sont ni plus ni moins en train de fermer les frontières, mobiliser les armées pour réprimer les populations, et même isoler sans raison des dizaines de milliers de malheureux, hommes, femmes, vieillards et enfants mis en quarantaine dans un bidonville du Libéria, sans nourriture ni eau.
« Pour espérer contenir l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui fait rage au Liberia (…) le gouvernement prend des mesures draconiennes. Deux quartiers de la capitale, Monrovia, ont été placés en quarantaine et sous surveillance sécuritaire, alors que dans le reste du pays, un couvre-feu a été instauré. », Le Monde du 22 août 2014.
"Tirer à vue"
Dimanche 24 août, on apprenait que, au Sierra Leone : « Le parlement a adopté un projet de loi qui
interdit d'héberger des malades. Les contrevenants sont passibles de deux ans de prison. »Lundi 25 août, pire encore : le gouvernement du Libéria ordonne à ses soldats de "tirer à vue" sur les personnes qui chercheraient à passer la frontière, soit disant pour empêcher l'épidémie de se propager !
Ces réactions totalement excessives risquent de provoquer une vraie catastrophe humanitaire, bien plus grave que le virus Ebola lui-même.
Des mesures commencent également à être prises contre les Africains au niveau international : « Au niveau international, les citoyens de ces pays font l’objet d’une quarantaine de plus en plus stricte avec la fermeture des frontières, la suspension des vols de la plupart des compagnies aériennes qui les desservaient, le rapatriement des membres des familles du personnel diplomatique dans ces pays, l’annulation de conférences internationales, la délocalisation d’événements sportifs, etc. », note Rue 89.
En Corée, de véritables réactions racistes éclatent contre les Africains, interdits d'entrer dans certains magasins.
Le mythe du passager infecté dans l'avion
À écouter les autorités et nos journalistes, on croirait qu'une épidémie de virus Ebola peut se déclencher à tout instant en Europe : il suffirait que débarque un Africain touché par la maladie arrivé par avion. Cette hypothèse est parfaitement irréaliste. Elle ne traduit qu'une ignorance complète de ce qu'est réellement le virus Ebola.
Ne succombons ni à la psychose, ni à une forme de racisme qui ne dit pas son nom. L'épidémie de virus Ebola ne sera correctement endiguée en Afrique que si toute violence et toute mesure répressive cesse. Qu'on laisse chaque patient être pris tranquillement en charge par un personnel ayant une formation médicale de base, et prenant les mesures d'hygiène évidentes.
N'envoyons ni cargaisons de vaccins en Afrique, ni médicaments. Cela ne servirait qu'à enrichir les laboratoires pharmaceutiques et à provoquer des dégâts bien plus graves par les effets secondaires de ces médicaments. À votre santé !
Mme Coumba THIAM
Ingénieur Conseil IAA
Agréée ITC / EMDS
CBI / Export