Publié le 12 Jul 2012 - 00:05
EL HADJI MALICK GAKOU

''La 1ère pierre de l'arène nationale sera posée juste après la saison des pluies''

 

 

C'est à l'arrière du bus, sur le chemin du retour à Dakar que le ministre des Sports, El Hadji Malick Gakou a répondu aux questions des journalistes. Dans une interview d'une vingtaine de minutes, le patron du Sport sénégalais a décliné sa feuille de route, les mesures à prendre par rapport à la violence dans les stades et aussi ses ambitions. ''On veut remporter une CAN'', dit-il.

 

 

 

M. le ministre, l’actualité reste les Jeux olympiques de Londres auxquels le Sénégal participera. Où en êtes-vous avec la préparation ?

Pour la première fois de notre histoire, notre équipe nationale de football se qualifie pour les Jeux olympiques. Ce qui fait qu'aujourd'hui, la taille de la délégation pour ces JO est la plus importante de l'histoire de notre pays. On a déjà, pour l'instant, 30 athlètes qui vont participer à ces jeux et on espère en avoir d'autres encore. Cela explique la vivacité de notre sport, de son développement et des immenses talents dont on dispose. Un sport qui est à même de rivaliser avec la jeunesse africaine et internationale. C'est la raison pour laquelle que le président de la République, Macky Sall, m'a instruit de ne ménager aucun effort pour mettre les athlètes sénégalais dans les conditions idoines de participations. Et toutes les dispositions ont été prises pour que le Sénégal ait une participation à la hauteur de cette compétition. Les JO constituant une rampe de lancement et une vitrine pour chaque pays, le Sénégal ne ménagera donc aucun effort pour faire une participation de qualité pour prouver à la face du monde l'importance qu'accorde l’État sénégalais à son sport.

 

On parle d'un budget de 600 millions de Fcfa pour ces JO...

Le budget prévu n'est pas de 600 millions Fcfa. Ce montant, c'est souvent le budget pour les grandes compétitions comme la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN). Donc, le budget de ces JO se situe à hauteur de 400 millions Fcfa ; parce que la participation est prise en charge par le Comité international olympique (CIO). Les frais et les primes de participation, d'organisation et de préparation surtout pour tous les athlètes sont assurés par l'État qui a pris toutes les dispositions afin que ce budget soit dégagé. Les primes de participation sont en partie dégagées par le Cnoss (Comité national olympique sportifs sénégalais, ndlr), et je félicite au passage son président, Diagna Ndiaye, qui ne ménage aucun effort pour renforcer les conditions de participation de nos athlètes. L’État du Sénégal, pour sa part, a fini de boucler le budget relatif aux primes de participation qui vont être données, dès cette semaine, aux différents participants. Toutes les étapes de participation ont été appréhendées et le président de la République nous fera l'honneur de recevoir la semaine prochaine la délégation sénégalaise pour lui remettre le drapeau et les pousser à triompher.

 

'' Il faut espérer gagner à Abidjan''

 

L'autre actualité, c'est le match Sénégal-Côte d'Ivoire comptant pour la qualification de CAN 2013. Qu'elle appréciation faites-vous de ce tirage au sort ?

Cette appréciation ne peut être que positive. Le Sénégal est invincible si on est unis car on est un peuple pétri de talents et on a de beau joueurs qui ont le talent nécessaire. Maintenant, il faut prendre toutes les mesures et ne négliger aucun détails car la compétition internationale ne se limite pas seulement au football ni aux joueurs. Il faudra donc régler le problème de l'environnement et mettre tous les atouts du côté sénégalais pour déjà espérer gagner à Abidjan. Et, au niveau du gouvernement et de la Fédération sénégalaise de football (FSF), toutes les mesures ont été prises. Hier (lundi), je me suis entretenu via téléphone avec le président de la fédération et on a longuement discuté sur la préparation de cette compétition extrêmement importante. Après la CAN junior de 2015, le Sénégal compte organiser la CAN senior de 2019. Ce qui montrent que notre pays s'est déjà installé dans la rampe des grands Nations de compétitions internationales ; et pour cela donc, notre qualification à la CAN 2013 est capitale. Nous allons donc bien préparés les joueurs en les mettant dans les conditions idoines de qualification en créant un environnement qui suscite l'enthousiasme et l'engouement de ce match pour que le peuple soit bien préparé pour supporter les Lions. On pense que notre optimisme résulte du fait qu'on a la pleine conscience de notre responsabilité et de toutes les dispositions à prendre pour permettre au Sénégal de remporter haut la main cette confrontation et se qualifier à la CAN 2013.

 

Parlons lutte maintenant. Qu'en est-il réellement des réformes vous avez prises concernant cette discipline ?

D'abord je veux féliciter les acteurs : le Comité national de la gestion de la lutte (Cng) pour l'immense travail qu'il accomplit pour le développement de la lutte sénégalaise qui est notre sport national. C'est dsicipline que les Sénégalais adorent, c'est leur fierté d'avoir un tel sport qu'on ne partage avec aucun pays du monde. Maintenant, il faut bien évidemment évoluer avec le développement de ce sport. Donc, on est en train d'étudier avec le Cng pour réformer un certain nombre de faits qui jalonnent la violence et qui entraînent beaucoup de perturbations dans la préparation et dans la lutte elle-même. Et pour cela, je laisse l'honneur au président du Cng, Alioune Sarr, d'annoncer les prochaines mesures qui seront prises à cet égard. Le plus important est que nous allons combattre la violence vu que c'est aujourd'hui un phénomène sociétal. De ce point de vu là, d'autres mesures seront prises encore. Mais le plus important aujourd'hui, c'est la volonté du président de la République de régler définitivement la question de l'arène nationale. Depuis des années, on en parle à hue et à dia, chaque gouvernement en a parlé par-ci et par-là. Maintenant, cette question est définitivement réglée et je peux vous dire que le président de la République a bouclé le financement. Après la saison des pluies, je suis persuadé que le gouvernement va poser la première pierre de cette arène qui verra le jour à la grande satisfaction des sportifs et amateurs de lutte.

 

''Des mesures énergétiques seront prises pour lutter contre la violence''

 

Dans quel site ?

Le président de la République va annoncer cette mesure dans les prochains jours ; et à partir de ce moment là, les Sénégalais seront édifiés sur le contenu, l'emplacement et le niveau de financement. Et je pense que la question de l'arène nationale sera dernière nous.

 

Restons dans la violence car elle touche actuellement le football, contraignant la Ligue à suspendre les play-offs. Quelles sont les mesures prises à votre niveau ?

Je vous ai dit tout à l'heure que la violence est sociétale, qu'elle est partout maintenant. Mais au niveau du gouvernement, on a pris la résolution de ne ménager aucun effort pour que le fair-play puisse régner dans les stades. Le Sénégal est un pays de sportivité, de la Téranga, on a d'immenses talents et c'est désolant de voir la violence arriver à endiguer le développement et le rayonnement de notre sport. Donc, des mesures énergétiques seront prises pour lutter contre ce fléau dans toutes les disciplines. On va prendre des dispositions pour qu'il y ait moins de violences dans les stades et faire de la ''violence 0'' une option à même de supporter les énormes efforts qu'on va entreprendre pour la mise en place d'infrastructures de qualités afin de supporter le développement harmonieux de notre sport.

 

Et qu'en est-t-il du conseil des ministres avec les fédérations ?

En ce qui concerne le conseil des ministres et la fédérations, il y a séparation des rôles. Au niveau du gouvernement et de notre ministère, on n'a pas l'habitude de nous immiscer dans la vie interne des fédérations. On laisse les fédérations autonomes mais on les encadre car elles sont délégations de pouvoirs. Mais au niveau de l'encadrement et de l'environnement, l'État a jeté les bases d'un dialogue fructueux avec toutes les fédérations pour que la collaboration puisse se passer dans les meilleures conditions. Notre stratégie, c'est de faire la concertation, la gestion de proximité, l'entente, la conciliation et réconciliation nationale qui sont les vecteurs à travers lesquelles on compte développer le sport sénégalais. Nous Sénégalais, quand on est unis et solides, rien ne peut nous résister. On va créer cette atmosphère et vous allez le voir dès la semaine prochaine car on va organiser des concertations sur le football notamment les éliminatoires de la CAN 2013 et du Mondial 2014 sur lesquelles le Sénégal compte beaucoup. On rêve d'une seconde participation au mondial et le Sénégal va se doter de tous les atouts à même de mener notre pays à atteindre cet objectif. On veut organiser de grandes compétitions mais cela dépend de notre volonté de régler définitivement, sur le plan bis-quinquennal, la question d'infrastructures de notre pays. Ainsi, on a lancé le projet de modernisation, de construction de palais de sports, de centres de développement éducatif et sportifs comme Cdeips... Je vais d'ailleurs annoncer ce programme la semaine prochaine, il se nommer ''Yonnu Yokkuté'' (la voie du développement). Avec le projet ''Horizon 2022'', rien ne sera plus comme avant sur le plan d'infrastructures au Sénégal. L'option qu'on a prise, c'est de rêver ou de faire rêver pour prouver que le Sénégal est capable d'organiser des compétitions de grandes envergures internationales. Et dans six ans, on croit que le Sénégal sera capable de recevoir ces grandes compétitions.

 

Votre prédécesseur avait comme priorité la CAN 2012, quelle est la votre ?

La priorité sportive du président de la République, avec ''Horizon 2022'', c'est rendre le Sénégal imbattable en matière d'infrastructures dans toutes les disciplines, de faire que notre pays rayonne à travers le monde. Je pense que le Sénégal a les capacités de le faire. On veut gagner les CAN 2013 et 2015 ; mais le plus important, c'est de créer les conditions de pouvoir gagner. Pour cela, il faut des compétiteurs sur le terrain mais bien préparer au préalable toutes les conditions à même de supporter la haute compétition et cela passe par la construction d'infrastructures de qualité.

 

PAR MAMADOU LAMINE SANÉ

 

 

 

 

 

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