Nouveau gouvernement à Bissau

Après le rejet du second gouvernement proposé par le Premier ministre Carlos Correia, les grosses pressions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et des pays ayant en commun la langue portugaise (CPLP) ont abouti à d’ultimes tractations qui ont duré jusque très tard dans la nuit du lundi à mardi. C’est ainsi qu’un nouveau gouvernement a été formé en Guinée-Bissau après deux mois de blocage politique depuis la destitution, mi-août, par le président José Mario Vaz de son premier ministre Domingos Simoes Pereira.
Un décret présidentiel rendu public dans les premières heures de ce mardi informe que la nouvelle équipe dirigée par le successeur de Domingos Simoes Pereira comprend 15 ministres et 14 secrétaires d’Etat. Les portefeuilles de l’Intérieur et des Ressources naturelles n’ont pas été attribués et ont été confiés par intérim au premier ministre Carlos Correia, nommé le 17 septembre dernier, selon le décret. Le texte précise que Mario Vaz et Carlos Correia ne se sont pas totalement entendus ‘’à propos du choix des noms proposés’’, sans plus de détails.
...Restons sur ce sujet pour signaler que, selon nos sources bien introduites dans le palais de Bissau, si les portefeuilles de l’Intérieur et des Ressources naturelles n’ont pas été attribués, c’est parce qu’ils constituaient la source principale de blocage. Le Président José Mario Vaz refusait catégoriquement que ces portefeuilles reviennent respectivement à Botche Cande et Daniel Gomes, connus tous les deux pour être très proches du rival du chef de l’Etat bissau-guinéen.
D’ailleurs, les premières frictions ouvertes entre le Président Vaz et Domingos Simoes Pereira sont parties de la décision du chef de l’Etat bissau-guinéen de limoger Botche Cande de son poste de ministre de l’Intérieur dès les premiers mois de la cohabitation tumultueuse entre les deux figures rivales du Parti Africain pour l’Indépendance des îles du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau (PAIGC). Le Président Vaz reprochait à Botche Cande de s’être plié face à une embuscade tendue par des rebelles casamançais du MFDC en territoire bissau-guinéen.