Publié le 22 Apr 2013 - 08:05
EN PRIVÉ AVEC WALLY BALLAGO SECK

 ''Je suis moralement touché''

Le chouchou des ados, Wally Ballago Seck, organise le troisième anniversaire de son groupe ce 27 avril, au Grand-Théâtre. Dans cet entretien avec EnQuête, le chanteur parle de l’événement, raconte le film de son agression et évoque ses relations avec ses deux filles.

 

 

Pourquoi l’événement du 27 avril ?

 

C'est la fête de mon anniversaire. Le jour même où je suis né. Et cette fois c'est tombé sur un samedi. Il se trouve que je suis né un samedi 27 avril. C'est à fêter ! Ça va être le tabac ce jour, et le dimanche on fera le rakhasse (rebis) au Penc Mi, avant de prendre deux semaines de repos.

 

Quelle sera la particularité de cette soirée ?

 

Je vais au Grand Théâtre, c'est la grande différence ! J'ai choisi ce lieu pour faire plaisir aux gens qui n'ont pas la chance de venir assister à mes soirées. Non pas parce qu'ils n'en ont pas les moyens financiers mais parce qu'ils sont des autorités, comme mon père Malick Gackou, Cheikh Amar, Serigne Fallou Mbacké ou encore Kader Ndiaye. Je les invite tous à venir au Grand Théâtre. Ce sont des personnes qui ne peuvent pas sortir tout le temps. Cette soirée spéciale au Grand Théâtre va leur permettre de venir voir ce que fait leur fils. Cette soirée, c'est aussi pour ces personnes qui viennent en cachette à mes soirées, vu leurs statures sociales.

 

Et votre public habituel dans tout cela ?

 

Ce public en fait partie, cela va de soi. Je ne peux omettre ces fans-là ou les mettre à l'écart.

 

Certains soutiennent pourtant que ce public-là ne pourrait pas accéder au Grand Théâtre au regard des prix des billets d'entrée (Ndlr : le moins cher coûte 10 000 F Cfa). Que leur répondez-vous ?

 

Non, loin de là. Ceux qui viennent au Penc Mi savent que ceux qui aiment la musique de Waly Seck sont nombreux. Ils remplissent à ras-bord le Penc Mi, on joue à guichet fermé. Et ne croyez surtout pas que seuls les jeunes filles ou garçons viennent à mes soirées. Il y a des adultes dans le public. Il y a des directeurs de société, des hommes de renommée qui viennent assister à mes soirées.

 

N'empêche votre public est majoritairement jeune. Ce qui fait même dire à certains que vous avez fait fuir celui, plus âgé, de votre père, Thione Ballago Seck?

 

Non ce n'est pas vrai ! Demandez à votre photographe (Ndlr : Amadoune Gomis), il sait ce qui se passe au Penc Mi.

 

Vous organisiez d'habitude votre soirée anniversaire au terrain de l'Acapes des Parcelles Assainies. Et sans transition vous avez décidé d'aller au Grand Théâtre cette année. Ne brûlez-vous pas les étapes ?

 

Non, je n'ai brûlé aucune étape. Le Grand Théâtre est fait pour les artistes. Ce sont des chanteurs qui s'y sont produits. Je suis artiste, donc pourquoi ne pourrai-je pas le faire ?

 

Pensez-vous pouvoir faire le plein ?

 

La salle sera remplie, Incha'Allah ! Je ne nourris pas de craintes par rapport à cela. Mon public n'est pas qu'au Sénégal. Vous verrez le 27 avril au soir.

 

Les soirées d'anniversaire restent, pour beaucoup d'artistes, juste une opération marketing. Est-ce votre cas, surtout que vous présentez une longue liste de parrains ?

 

Non, je veux juste aller faire la fête. Dieu sait que ceux qui me donnent de l'argent en douce sont nombreux. Et tous ceux qui me donneront de l'argent là-bas publiquement peuvent m'appeler et le faire chez eux. Donc, je n’ai pas besoin d'organiser une soirée pour cela. Je veux juste faire la fête.

 

Que réservez-vous à ceux qui viendront à cet anniversaire ?

 

Je veux leur offrir du vrai spectacle. Je dis bien du vrai spectacle ! Tout sera mis en œuvre pour cela. On chantera, on dansera. On fera tout, soyez-en sûre.

 

Quelles nouveautés comptez-vous apporter à l'occasion ?

 

Surprise ! Venez et vous verrez...

 

De nouveaux pas de danse, de nouvelles chansons. . . ?

 

Ça sera tout. Une surprise, si on en parle, n'en est plus une. Venez au Grand Théâtre et vous serez servie, c'est tout ce que je peux dire.

 

Quels sont les artistes invités ?

 

J'ai invité tous les artistes. Tout le monde sera là Inch'Allah.

 

Peut-on s'attendre à un duo Wally et Thione, le jour-J ?

 

C'est possible ! Rien est encore programmé mais ce n'est pas à exclure. Et une fois encore, que celui qui veut savoir se rende à la soirée, et nul ne le regrettera.

 

Êtes-vous remis de votre agression ?

 

Oui, oui on peut dire. Je n'ai pas été blessé. Ils ne m'ont pas fait de mal physiquement.

 

Et moralement alors ?

 

Je suis moralement touché. Le collier en or, c'est un des mes enfants qui me l'a donné, lors d'un voyage aux Usa. Il n'avait rien à ne m'offrir et il a pris son collier en or pour me le donner. Je vous jure qu'il y avait son nom dessus. J'ai pris le risque de le porter, cela avec son nom dessus, au Sénégal, tellement le geste m'a touché. L'argent emporté par les agresseurs n'est pas important, ce sont les valeurs sentimentales qui me lient à ces objets qui m'importent le plus. Je rends grâce à Dieu malgré tout. Je devais même voyager ce jour-là mais je n'y suis finalement pas allé, c'était un mardi.

 

Qu'ont exactement emporté les agresseurs ?

 

Ils m'ont pris la bague que j'avais au doigt, un collier en or, une montre, un bracelet, la clé de la voiture d'un des mes amis, de marque Dolce. Ils avaient également pris la clé de ma voiture avant de la jeter. Ils ont aussi pris 270 mille francs, le passeport d'un de mes amis et les 300 francs d'un autre.

 

 

Comment peut-on agresser quelqu'un qui est dans sa voiture... N'est-ce pas invraisemblable ?

 

Les choses se sont passées devant chez moi, devant ma maison (Il habite Ouest-Foire, alors que la presse rapporte que cela aurait eu lieu aux HLM Grand-Yoff, vers Les Pédagogues). Il faisait 2h du matin quand je suis arrivé. Des gens ont encerclé ma voiture. L'un d'entre eux a posé un coûteux sur ma tempe. L'autre a sorti un pistolet visé sur moi. Les autres étaient autour de la voiture avec leurs armes. Ils m'ont pris de court.

 

Combien d'agresseurs y avait-il ?

 

Ils étaient six personnes. Ils avaient chacun une arme.

 

Avez-vous eu l'impression que ces gens-là vous attendiez ?

 

Ils m'attendaient effectivement. Ma maison se trouve à l'angle d'une rue. Et ces gens-là avaient préparé leur coup.

 

Vous reveniez d'une soirée au Just4U où vous avez offert beaucoup d'argent. Avez-vous l'impression d'avoir été suivi ?

 

Peut-être bien, mais je n'en sais absolument rien, sincèrement. Je sais que quand je suis sorti de l'émission Appartement 221, père Alioune Mbaye Nder m'a appelé et j'ai fait un crochet au Just4U. Il était normal que j'offre de l'argent ce soir-là. Père Mbassou a chanté pour moi, je ne pouvais pas ne pas réagir.

 

 

Les malfaiteurs semblent cibler, ces temps-ci, les people. Après Boub's, Djiby Dramé, Coumba Gawlo, etc., vous êtes la dernière victime déclarée. Pourquoi, à votre avis ?

 

C'est ce que je veux savoir. Ils croient peut-être qu'on a de l'argent. Nous n'avons rien. Nous n'avons absolument rien du tout. Nous disons Alhamdoulilah quand même ! Mais cela ne signifie pas que nous avons les poches remplies.

 

Combien a coûté la bague emportée ?

 

(Bref silence) Je vous montrerai la facture la prochainement fois que je vous verrai.

 

Est-ce une bague de valeur ?

 

C'est une bague en or qui a un petit mais vraiment un petit strass en diamant.

 

 

Vous êtes souvent au centre de l'actualité. Comment vivez-vous tout cela ?

 

(Il réfléchit un bon moment) J'en rends grâce à Dieu car, malgré tout, je suis encore là. Je vis et je progresse.

 

Vous avez un calendrier bien chargé. Comment alliez-vous votre vie d'artiste à celle de père de famille ?

 

Difficilement. Je profite d'ailleurs de l'occasion pour demander pardon à tous les membres de ma famille. Je n'ai presque pas de temps à passer avec eux. Je joue tous les mercredis, samedis et dimanches. Je suis jeune et je dois en même temps courir derrière la dépense quotidienne. Je dois me donner à fond dans mon travail pour mes fans mais aussi contre mes ennemis. Ce n'est pas évident. Mais je reconnais que je suis fait pour chanter. J'y crois tellement que cela me fait peur moi-même.

 

Pourquoi ?

 

Vu la façon dont je suis arrivé dans la chanson et là où j'en suis aujourd'hui, malgré toutes les polémiques, je ne dois faire que chanter.

 

Quels liens entretenez-vous avec vos deux filles ?

 

Des liens forts. Elles sont toute ma vie. J'ai deux petites filles, elles sont ma vie et tout mon espoir. Dieu sait que nul ne peut me détourner du chemin de la chanson mais si on me demandait de choisir entre mes filles et le chant je dirais sans hésiter mes filles. Je les préfère à tout. Je les préfère même à mon père et ma mère.

 

 

PAR BIGUÉ BOB

 

 

 

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