Mariama Diallo est une monitrice qui exerce dans trois salles de sport. En plus d’être professeur d’éducation physique, cette femme très dynamique, au sourire charmeur et au corps de rêve, nous parle de son parcours passionnant. Ayant exercé pratiquement tous les sports, elle a été médaillée de bronze aux championnats d’Afrique. Entretien

Pouvez-vous nous rappeler votre carrière d’athlète ?

En fait, il faut dire que j’ai commencé le sport à très bas âge. Je suis issue d’une grande famille de sportifs. J’ai plusieurs frères. Donc j’avais l’habitude d’être avec eux à tel point que je suis devenue un garçon manqué. A 7 ans, j’ai commencé le karaté, je faisais aussi du football. A 11 ans, mon père a été affecté à Kaolack. Là-bas, j’ai arrêté le football pour pratiquer le basket. A l’école, j’ai fait du handball et je participais aux compétitions de l’Uassu. Je faisais beaucoup d’endurance et de vitesse. J’ai ainsi commencé à faire du saut en hauteur.

On m’a détectée et j’ai commencé sur le plan départemental. J’étais la meilleure en hauteur. J’ai quand même continué mes études tout en faisant l’athlétisme. J’ai été plusieurs fois championne du Sénégal. J’ai aussi fait des compétitions internationales et j’ai même été médaillée de bronze africaine du saut en hauteur avec 1m 70. Après, je suis entrée dans la vacation. J’ai enseigné à l’élémentaire à l’école de la gendarmerie nationale. J’ai fait le concours général en gymnastique et j’ai gagné le premier prix. C’est le président de la République Abdoulaye Wade qui m’avait remis mon prix.

Vous êtes aussi monitrice dans une salle de sport, qu’est-ce qui vous a poussée à le faire ?

J’ai commencé ce métier il n’y a pas longtemps. J’aime tellement la danse, les mouvements, la coordination et j’étais souple. J’ai alors fait la formation au Maroc. Quand je suis revenue, on m’a recrutée. J’ai choisi une salle de sport où je pouvais m’épanouir avec beaucoup d’ambiance et d’amour. Je travaille pour trois salles chaque jour, sauf le dimanche. Les gens qui viennent souvent fréquenter les salles de sport le font pour déstresser. Ils ont des problèmes au bureau ou à la maison et ont besoin d’évacuer tout cela. Ces gens se confient à moi pour que je  puisse les aider et cela me motive encore plus.

Mais au-delà de ce stress qui disparaît, qu’est-ce que la salle peut apporter à ses pensionnaires ?

Le sport permet aussi de mieux dormir après la fatigue du travail. Mais le plus important encore, c’est la santé. Le sport permet de brûler beaucoup de calories, il permet de réduire les maladies parce que ce sont les graisses qui emmagasinent certaines maladies cardiaques. Le cœur est un muscle, si on ne l’entraîne pas, il peut lâcher. Je pratique du cardio avec mes élèves. Travailler les abdominaux, des maladies comme le diabète aussi peuvent être évitées. Ce sont des choses que l’on nous apprend dans notre  formation. Avoir un apport physique, mais aussi psychologique pour les clients.

On voit aussi que les femmes fréquentent de plus en plus les salles de sport. A votre avis, qu’est-ce qui les pousse à venir et que leur conseillez-vous ?

Vous savez, se marier veut dire avoir des enfants. Et une fois que c’est fait, on devient paresseuse. Et cela fait grossir. Le sport est bon pour les femmes parce qu’elles ont tendance à grossir plus vite que les hommes. Le sport leur permet également de raffermir leurs fesses, leurs cuisses, leurs seins et cela les rajeunit. Pour vous le prouver, regardez-moi. Je suis mariée il y a longtemps, j’ai trois enfants, pourtant beaucoup n’y croient pas quand ils me voient. Avoir une famille ne veut pas dire qu’on est vieille et qu’on doit se laisser aller. Et mon mari a été adorable, parce que beaucoup d’hommes n’acceptent pas que leurs femmes fassent du sport. Pour eux, la place de la femme se trouve au foyer. Il est temps de changer ces mentalités.

KHADY FAYE