Réactions des syndicalistes
Les syndicats de l'enseignement et partenaires ont échangé hier lors d'une rencontre organisée par le SAES sur les problèmes de l'éducation. Sur ce, ils ont décidé de créer un cadre unitaire pour mieux lutter contre l'injustice dont ils sont victimes.
Souleymane Diallo (SELS)
“Le gouvernement veut revenir sur l’accord conclu avec le gouvernement sortant“
‘’Il faut quand même regretter qu’à 24h (hier) de la rentrée des classes, le gouvernement n’ait pas encore réuni les conditions pour renouer le fil du dialogue avec les organisations syndicales et s’engager, de façon résolue, vers une application des accords, condition sine qua non d’une stabilité de l’école sénégalaise. (…) Et fondamentalement, ce que nous avons eu à déplorer est que nous sommes presque convaincus que le gouvernement veut revenir sur l’accord conclu avec le gouvernement sortant. Nous sommes disposés à dialoguer, à nous concerter avec le gouvernement pour aller vers une année scolaire paisible, mais, il faudrait que de l’autre côté, le gouvernement réunisse les conditions d’un dialogue social qui doit passer par le respect des accords déjà signés. Nous sommes engagés à amener le gouvernement de gré ou de force à la table des négociations pour faire respecter les accords. En tant qu’enseignants, travailleurs, nous allons reprendre le travail à partir du 4 octobre. Par rapport à la mobilisation et à la paix dans le secteur, il appartient au gouvernement, dans les meilleurs délais, de convoquer les organisations syndicales pour ensemble, essayer de voir comment trouver une solution définitive. Au-delà des accords et des négociations, il faut examiner la question du financement de l’éducation, la question du statut de l’enseignant, de l’environnement scolaire et mais surtout la question du dialogue social dans le secteur de l’éducation.’’
Mamadou Lamine Dianté (Saems/Cusems)
‘’Il y a lieu de s’inquiéter sur l'année scolaire à venir’’
‘’Il n'y a pas eu de négociations. Il n’y a eu que des simulacres de négociations avec deux plénières qui n'ont absolument rien donné. Aucune proposition n'a été faite sur les accords signés. C'est pourquoi nous estimons que les autorités continuent dans leur logique de faire semblant et de tergiversation. Et cela est d'autant plus répugnant qu’aujourd'hui, elles se réfugient derrière l'opinion en pensant que celle-ci est favorable. Si les mêmes préoccupations qu'il y avait et qui ont contribué à provoquer des perturbations dans le système scolaire ne sont pas prises en charge, il y a lieu de s’inquiéter sur l'année scolaire à venir. Ils ont parlé des Assises sur l’éducation alors que ces assises ne peuvent constituer aucunement une solution aux préoccupations de la crise scolaire. Nous allons mettre toute notre disponibilité pour un apaisement durable de l'espace scolaire dès la rentrée des classes. Mais pour que cet apaisement perdure, il est clair que l’État doit jouer sa partition.’’
Abdoulaye Ndoye (Cusems)
‘’A Macky Sall de tenir ses promesses’’
‘’C'est vrai qu'on a démarré les négociations avec le gouvernement. Mais nous avons constaté, c'est une conviction forte, que le gouvernement joue au dilatoire. Le gouvernement s'était engagé à résoudre les problèmes posés par les syndicats, mais il n'a pas honoré ses engagements. Il n'a manifesté aucune volonté politique pour la résolution de la crise scolaire alors que nous avons fait preuve de patriotisme en mettant en avant l’intérêt supérieur et sauver l'année. Le président Macky Sall doit comprendre que l'école est une des priorités. Il avait fait des promesses, donc il faut qu'il les tienne. Il faut qu'il évite de politiser les choses en mettant en mal les enseignants. Cela ne passera pas. Nous allons nous concerter parce que c'est la rentrée. Et nous verrons la conduite à tenir. Nous avons entendu le ministre Ibrahima Sall dire que tous les salaires ont été payés. Mais nous nous mettons en porte-à-faux. A Fatick, les collègues n'ont pas reçu leurs reliquats. Une année paisible dépendra du gouvernement.’’
Amadou Diaouné (Sudes)
‘’Rien n'a bougé depuis le mois d’août’’
‘’Nous sommes au point mort à quelques heures de la rentrée des classes. Rien n'a bougé depuis le mois d’août. Il y a eu des travaux de commission et depuis lors, le gouvernement n'a pas bougé. C'est ce qui est grave. Nous allons regagner les classes parce que nous sommes des professionnels de la craie. Et nous tenons à la bonne marche de l'école publique sénégalaise. Donc nous sommes prêts pour une année paisible mais tout dépend du gouvernement. S'il y a des discussions sérieuses, tout va s'arranger. Mais s'il y a un mutisme, c'est ce qui engendre les grèves.’’
Viviane Diatta et Aliou Ndiaye Ngamby
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