Publié le 19 Aug 2013 - 13:10
EVASION FISCALE

Ouvrir un compte offshore, une sinécure

 

Le réseau pour la justice fiscale estime qu’entre 21 et 32 000 milliards de dollars sont dissimulés dans des comptes offshore.

Pour ouvrir un compte offshore, la première condition est d'être très riche. Car, si on en croit l'expérience de Adam Davidson, un journaliste du New York Times, ouvrir un compte offshore est vraiment une sinécure. Cependant, '''en gérer un coûte cher''. Car, explique-t-il, ''suivre la loi requiert qu’une équipe d’avocats et de comptables suivent les lois fiscales avec attention dans des dizaines de pays et entretiennent des comptes qui restent du bon côté de règles très confuses''.

Adam Davidson raconte qu'il a tout simplement commencé par taper dans Google ''enregistrement de compagnie paradis fiscal'' et choisi trois entreprises au hasard. Les entreprises lui ont conseillé de contacter un avocat pour vérifier qu’il n’était pas hors-la-loi, mais elles n’ont pas été surprises par sa requête de ''réduire (sa) déclaration d’impôts sans que personne ne sache quoi que ce soit à propos de (ses) finances'', et lui ont calmement expliqué comment ouvrir un compte peu susceptible d’être découvert par l’IRS (le fisc américain) ou une autre autorité. Le journaliste américain a finalement opté pour une entreprise canadienne (A&P Intertrust) afin d'ouvrir un compte au Belize, dans la mesure où, A&P lui certifiait que ''les informations à propos des propriétaires bénéficiaires, actionnaires, directeurs et responsables ne sont ni déposées auprès du gouvernement du Belize ni accessible au public''.

Et créer une fausse compagnie au Belize est étonnamment bon marché. A&P fait payer seulement 900 dollars (environ 405 000 F Cfa) pour la constitution en société et 85 dollars (environ 38 250 F Cfa) pour faire approuver les documents. En rajoutant 650 dollars (environ 292 500 F Cfa), Adam Davidson pouvait ouvrir en plus un compte à Singapour pour cacher ses opérations financières et avec 690 dollars (environ 310 500 F Cfa), il se payait un homme de paille à placer à la tête de la compagnie. Le temps de remplir un formulaire en ligne, et tout était réglé en dix minutes.

 

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