Une étude pour recenser les victimes de VBG
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Hier, à la clôture des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre à Guédiawaye, l’annonce a été faite d’une étude qui va recenser les femmes handicapées victimes de VBG.
Une étude pour recenser les femmes handicapées victimes de violences basées sur le genre (VBG) est en train d’être menée, pour avoir une idée exacte de l’étendue du fléau. L’annonce a été faite hier à Guédiawaye par la présidente du Comité des femmes de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées.
Ndèye Daga Guèye Dièye prenait part à la cérémonie de clôture des 16 jours d’activisme. Selon elle, le handicap n’est qu’un élément de la condition humaine. C’est à cause de cela que les femmes handicapées vivent des violences symboliques, morales et psychologiques. ‘’C’est à cause des préjugés que certaines belles-familles n’acceptent pas des handicapées dans leurs familles. Elles sont plus exposées dans la société. Elles ne peuvent pas fuir devant un danger, car elles ne peuvent pas le faire. C’est toute la cible qui a des problèmes. Nous sommes sur un petit recensement pour avoir des statistiques. Il y a quelques années, il y avait plus de 22 000 femmes victimes de VBG. Mais avec l’étude que nous sommes en train de faire, elles vont augmenter’’, déclare Mme Dièye.
Pour la cheffe de projet ‘’Voix et leadership des femmes au Sénégal’’, l’autonomisation de la femme fait partie des choses qui pourraient lutter contre les violences basées sur le genre (VBG). A cela s’ajoute, selon Woré Ndiaye Kandji, leur capacitation de même que l’accès au sol. Les VBG ne sont pas uniquement les viols et les dégâts faits sur elles, mais de loin, la discrimination dans les entreprises, le fait de leur interdire l’accès aux hôpitaux, sans oublier le fait qu’il y a des femmes qu’on utilise pour des explications mystiques, poursuit-elle.
‘’Nous perdons nos valeurs. La société doit être rééduquée. Il faut qu’on se batte pour son retour, car c’est fondamental. Il faut juste qu’une femme accède à une certaine instance de décision, pour qu’on lui rappelle son passé qu’on peint souvent en sombre. Au niveau du gouvernement, les femmes ne sont pas assez représentées. Il faut veiller à mettre un terme à ce genre de pratiques. Ce genre de violences. Il faut combattre. Les femmes souffrent de cette nouvelle forme de violence dans les médias et les réseaux sociaux, surtout pour les femmes qui sont au-devant de la scène. Il faut que cela cesse. Des sanctions existent, mais on peine à les appliquer’’, fulmine-t-elle.
Avant de préciser qu’une centaine de millions ont été dépensés durant ces jours d’activisme et ont mobilisé 25 organismes de femmes.
A cela s’ajoute le financement du gouvernement canadien, dans le cadre de la sensibilisation liée à la Covid-19, qui servira à l’accompagnement humanitaire et psychologique. Elle demande que le plaidoyer se poursuive durant le reste de l’année.
CHEIKH THIAM