Publié le 29 Dec 2014 - 18:41
FESTIVAL INTERNATIONAL DE THILOGNE 2014

Sous le signe de la solidarité et de la paix en Casamance

 

Le Festival international culture et développement de Thilogne vient de démarrer. Cette 9ème édition a été inaugurée hier par une marche pour la paix en Casamance.

 

Sous un grand arbre acacia ‘’albida’’, de nombreuses personnes composées de femmes, d’enfants et d’adultes vêtus de t-shirts blancs patientent. En face, les jeunes footballeurs de l’ASC Diabé Sala s’entraînent sur un terrain sablonneux. De temps en temps, des charrettes transportant du foin ou du bois mort traversent les lieux sans avoir l’air d’accorder une quelconque importance aux petits regroupements des uns et des autres. Juste à côté est perché le bâtiment délabré de l’ancienne sous-préfecture servant dorénavant de logement à l’actuel sous-préfet.

La ville est en effervescence. Et pour cause,  Thilogne association développement (TAD), en collaboration avec la Commune de la localité, organise jusqu’à dimanche prochain le festival international culture et développement de Thilogne. 9ème édition du genre, le festival place les jeunes binationaux ressortissants de la localité au cœur de ses activités. Ce qui justifie le choix du Thème : ‘’Apport et implication des jeunes issus de l’immigration dans le développement de leur localité d’origine’’. Ainsi, l’édition de cette année vise à créer un espace de dialogue et d’échange entre les jeunes de Thilogne et ceux de la diaspora. Mais à la différence des éditions précédentes, le festival s’est ouvert sur une marche pour la paix en Casamance.

Le soleil est au zénith. A l’intérieur de l’école primaire I de Thilogne, tout le monde semble prêt pour le grand évènement. Malgré les congés de noël, les enfants sont venus nombreux pour répondre à l’invitation et participer à la marche. ‘’Casamance ! Oui à la paix et non à la guerre !’’ scandent les enfants bien alignés en rangs. Après quelques minutes d’une cadence soutenue pour le retour de la paix définitive dans le sud du Sénégal, la foule se masse à la sortie de la première école de Thilogne, créée en 1925.  Le départ est pris pour la mairie de la Commune.

En tête de file, les organisateurs de la marche tiennent avec les enfants une banderole portant les noms de l’association de Thilogne (TAD) et celui de la 9ème édition du festival. ‘’La paix en Casamance’’, lit-on en gros caractères en bas de banderole. ‘’Nous faisons cette marche pour soutenir nos amis et frères du Sud. Ils devaient être ici avec nous mais à cause des fêtes de noël, ils n’ont pas pu faire le déplacement. Nous voulons montrer que le Sénégal est un et indivisible’’, explique Thierno Kane. Pour ce représentant de la délégation France, la paix est à la base de tout développement. ‘’Nous voulons qu’il y ait sans délai une négociation du gouvernement avec les séparatistes de la Casamance pour qu’il y ait une paix durable dans cette région’’, souhaite l’émigré thilognois.

Marche sous la chaleur et la poussière

Au bout de quelques minutes de marche, l’atmosphère devient irrespirable. La route n’étant pas bitumée, un nuage de poussière s’élève dans l’air. Emportés par la ferveur, les marcheurs inhalent presque inconsciemment l’air pollué. Du fait de la chaleur, ils se rafraîchissent la gorge à l’aide des sachets d’eau filtrée. ‘’Cette marche symbolise l’unité nationale et la diversité ethnique et culturelle de notre pays. Nous sommes tous des citoyens sénégalais’’, lance l’un des membres fondateurs du TAD, Abdoul Guissé, les sourcils couverts de poussière.

12h 40. La foule vient enfin de joindre la route nationale (bitumée). On s’arrête pour réorganiser la foule compacte venue de tous les horizons de la Commune. Le temps aussi pour l’impressionnant dispositif sécuritaire composé des forces de la gendarmerie nationale et des agents de sécurité de proximité (ASP) d’immobiliser les véhicules. Au fil du temps, la foule grossit. De nombreux jeunes sont encore venus se joindre à la procession. Après quelques minutes de marche, ils arrivent à la mairie, le point de chute.  

Il est 13h. Devant le bâtiment administratif, le maire Youssouf Dia et sa délégation ne cachent pas leur joie pour cette initiative. S’exprimant au nom du 1er magistrat de la Commune, l’adjoint Amadou Alassane Sow lance : ‘’Il est temps que la paix revienne en Casamance. Nous soutenons le président de la République pour que la paix soit une réalité en Casamance. C’est le souhait de tous les Sénégalais’’.

A cause des contraintes liées à la fête de fin d’année, la communauté casamançaise n’a pas pu faire le déplacement. Elle a été représentée par le président de l’association des ressortissants de Ziguinchor à Matam, Abdoulaye Mané. ‘’La question de la sécurité et de la paix doit intéresser tous les Sénégalais. Nous soutenons sans réserve cette initiative. Vive la paix en Casamance !’’ s’est-il exclamé. 

 

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