Une vie au service des enfants et des femmes
La vie engagée de l’ancienne présidente de l’Association des juristes sénégalaises, Marie Delphine Ndiaye, a été projetée dans un film produit par le journaliste et réalisateur Cheikh Adramé Diop, hier, au Théâtre national Daniel Sorano.
Ancienne présidente de l’Association des juristes sénégalaises, Marie Delphine Ndiaye a été mise à l’honneur, hier, par le réalisateur Cheikh Adramé Diop qui, avec la profondeur de ses recherches, a projeté au Théâtre national Daniel Sorano un documentaire pour rendre hommage à cette femme modèle, discrète et travailleuse. C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse dans la salle que le public a regardé la projection du film dédié à l’ancienne juriste. On peut dire que Cheikh Adramé Diop a touché tous les cœurs. Cette œuvre autodidacte de 52 minutes ne suffit pas pour retracer la vie et le parcours de cette brave dame.
À travers ce film, ce journaliste et réalisateur a voulu montrer l’engagement de madame Marie Delphine Ndiaye qui a été une femme exemplaire. Durant toute sa vie, elle a servi l’humanité, particulièrement la femme et l’enfant. Le réalisateur renseigne que c’est du vivant de Mme Ndiaye qu’il a travaillé avec elle. C’était dans le cadre du film “Sur le chemin des droits des femmes” qui retrace l’évolution des femmes, de 1960 à nos jours. Par la suite, il dit avoir proposé à Mme Ndiaye de réaliser un film documentaire sur elle.
Au début, confie-t-il, elle lui avait dit qu’il lui restait beaucoup de choses à faire. Après son décès, Cheikh Adramé Diop s’est décidé à immortaliser cet engagement. C’est ainsi qu’il est parti voir ses amis (es), parents, le maire de Mékhé, afin de réaliser le film documentaire et donner Marie Delphine Ndiaye en modèle et référence pour les générations à venir. “Notre objectif, c’est de pouvoir apporter quelque chose qui milite en faveur de l’engagement de Mme Ndiaye”, renseigne Adramé Diop. Le choix du documentaire “J’ai choisi le documentaire, parce que c’est plutôt réel, palpable. J’ai montré également la réalité des choses, la densité de l’engagement de la militante du changement des comportements.
Ce n’est pas justement la réussite matérielle. On peut avoir tous les diplômes du monde, mais si l'on n’a pas les qualités, des valeurs, une bonne moralité, vous allez voir ce qui se passe. Il faut que les gens retournent aux fondamentaux : c’est l’éducation de nos enfants. C’est primordial”, déclare le journaliste réalisateur.
Ressassant ses souvenirs, il confie que ce qui l’a marqué le plus chez la juriste, c’était sa discrétion. Selon Adramé Diop, c’était une géante sur le plan moral et physique qui ne voulait pas parler de tout ce qu’elle faisait. Au final, ce sont ses faits et gestes qui montraient sa grandeur. Parlant au nom de la famille de Marie Delphine Ndiaye, El Hadj Malick Diop a fait part de sa profonde émotion, à l’instar de tous ceux qui ont regardé ce documentaire.
A l’en croire, le film aurait pu être beaucoup plus long, tellement que la vie de Marie Delphine Ndiaye a été dense. L’ancienne juriste, dit-il, avait une ….multidimensionnelle qui n’a pas cessé d’étonner sa famille. Elle a consacré sa vie à la promotion de l’homme, de la femme et de l’enfant. C’est un film qui a été très bien fait, dit-il, qui va être projeté partout où il sera nécessaire. “Depuis 40 ans que je l’ai connue, ce qui me marque plus en elle, et on peut s’arrêter là, c’est l’élégance physique, le cœur, une capacité de travail phénoménal, une générosité sans limites, de la foi, de la perspicacité et une grande dame”, a témoigné M. Diop.
Pour développer une société, il faut d’abord faire la promotion des femmes et des enfants, mais aussi travailler dans le cadre de l’épanouissement de ces couches défavorables. C’était l’objectif de l’engagement de Marie Delphine. Elle disait ceci : “C’est un combat que nous portons que nous avons toujours et que nous voulons transmettre aux générations futures, aux plus jeunes, pour qu’elles sachent que la femme africaine doit être réhabilitée dans sa dignité, doit retrouver ses droits, mais aussi doit être une citoyenne moderne.”
DIANA DIA (STAGIAIRE)