Vers un changement de paradigmes

La CEDEAO entend opérer une rupture, voire un changement de paradigmes, dans la manière d’aborder les questions de la jeunesse. D’où la tenue des Assises nationales de la jeunesse conduites suivant un protocole méthodologique soutenu par les outils de la recherche, tout en plaçant les jeunes au cœur du processus. Cet exercice de trois jours, ouvert hier à Saly, sous la thématique ‘’Engager la CEDEAO pour une nouvelle vision de la jeunesse’’, vise à co-construire les éléments fondateurs de la nouvelle politique de la jeunesse de la CEDEAO, qui prenne en compte le malaise des jeunes et contribue à dégager une vision commune des priorités régionales, en tenant compte des changements sociopolitiques et environnementaux dans la région.
L’Afrique de l’Ouest connaît des transformations politiques, économiques et sociales importantes, qui affectent particulièrement les jeunes. Ces derniers font face à des défis tels que le chômage, l’exclusion sociale et les crises politiques, dans un contexte marqué notamment par les transitions démographiques, climatiques et numériques qui exacerbent leur malaise et leur incertitude par rapport à l’avenir.
Dans ce contexte, donner la parole aux jeunes devient impératif afin qu’ils puissent exprimer leurs préoccupations et participer activement à l’élaboration des politiques publiques qui les concernent.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la tenue des Assises régionales de la jeunesse de la CEDEAO, dont le test a concerné quatre pays pilotes (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Sénégal).
Ouvertes hier mardi à Saly (Mbour), sous le thème ‘’Engager la CEDEAO pour une nouvelle vision sur la jeunesse’’, ces assises de trois jours visent à co-construire les éléments fondateurs de la nouvelle politique de la jeunesse de la CEDEAO, qui prenne en compte le malaise des jeunes et contribue à dégager une vision commune des priorités régionales, en tenant compte des changements sociopolitiques et environnementaux dans la région.
Venue présider la cérémonie officielle de lancement, Khady Diène Gaye, ministre sénégalaise de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a souligné que cette consultation régionale de la jeunesse, initiée par la CEDEAO, s’organise dans le contexte particulier de la commémoration du cinquantenaire de l’organisation communautaire sous-régionale.
Khady Diène Gaye : ‘’L'avenir ne peut se construire sans la participation active, consciente et responsable de la jeunesse.’’
‘’Ce cinquantenaire est un moment solennel. Il nous offre l’occasion non seulement de faire le bilan du chemin parcouru, mais aussi et surtout d’interroger l’avenir. Un avenir qui ne peut se construire sans la participation active, consciente et responsable de la jeunesse’’, a affirmé d’emblée Khady Diène Gaye.
‘’La participation ne saurait être pour vous un simple slogan. Elle est un droit fondamental, inscrit dans les textes internationaux et africains, mais surtout une exigence démocratique. Car une société qui marginalise ses jeunes est une société qui renonce à son avenir. Participer, c’est être acteur des décisions qui nous concernent. C’est siéger dans les instances, prendre la parole dans les débats, contribuer à la formulation et au suivi des politiques publiques’’, a ajouté Madame la Ministre. Et d’expliquer que c’est pourquoi le Sénégal, comme d’autres pays, œuvre à institutionnaliser la participation des jeunes dans les cadres de la gouvernance locale, nationale et régionale.
‘’La CEDEAO de demain ne se fera pas sans une jeunesse formée, audacieuse, solidaire et innovante. Une jeunesse capable de penser autrement l’économie, d’imaginer une démocratie inclusive, de bâtir des ponts là où d’autres dressent des murs’’, a conclu Khady Diène Gaye.
Notons qu’outre la ministre de la Jeunesse, la représentante du ministère du Travail et des Relations avec les institutions, Edwin Harris, directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), organe de la CEDEAO, ainsi que Fatou Sow Sarr, commissaire au Développement humain et aux Affaires sociales de la Commission de la CEDEAO ont aussi pris la parole à la cérémonie de lancement de ces assises, chacun magnifiant la tenue d’un tel événement.
Ces assises constituent une étape importante qui appelle à une réflexion collective sur les acquis, les défis et les perspectives pour les cinquante prochaines années, tout en inscrivant la question de la jeunesse au cœur des orientations stratégiques de la CEDEAO.
Cet événement offre également une opportunité unique de raviver l’esprit communautaire, de mettre en lumière les aspirations des populations ouest-africaines, notamment celles des jeunes, et de redéfinir les priorités de développement à la lumière des réalités actuelles de la jeunesse.
Pape Mbar Faye