Publié le 19 Nov 2015 - 11:25
FOOT - SALAM LAM, SUR SENEGAL / MADAGASCAR 3-0

‘’Nous n’avons pas un fond de jeu rassurant’’

 

Comme beaucoup d’observateurs, Abdou Salam Lam estime que le jeu des Lions n’a pas été rassurant face à Madagascar, mardi, au match retour des éliminatoires du Mondial 2018. Toutefois, l’ancien coach du Ndiambour de Louga et de l’Us Ouakam salue l’objectif de qualification pour la phase des poules.

 

Le Sénégal s’est imposé (3-0) sur Madagascar pour se qualifier en phase des poules des éliminatoires du Mondial 2018. Quelle analyse vous faites du match ?

La première analyse que je ferai, c’est que les Lions ont atteint l’objectif de la qualification (pour la phase des poules). Parce qu’il fallait d’abord rectifier le tir après le match nul (2-2 à l’aller à Antananarivo) pour arriver à qualifier l’équipe nationale du Sénégal. Donc, l’objectif principal était de se qualifier. Maintenant, l’autre objectif était de rassurer le public en ne prenant pas de but mais en marquant.

‘’Il y a eu de l’envie, de l’engagement et de l’humilité, un sursaut d’orgueil mais nous n’avons pas senti la supériorité de l’équipe nationale du Sénégal par rapport à celle de Madagascar.’’

Mais dans le contenu de cette qualification, est-ce que c’est rassurant pour la suite ?

Il y a lieu d’améliorer le contenu parce que nous n’avions pas une parfaite maîtrise de la situation. La supériorité (du Sénégal) ne s’est pas manifestée. Nous nous sommes battus, il y a eu de l’envie, de l’engagement et de l’humilité pour nous en sortir. Il y a eu un sursaut d’orgueil mais nous n’avons pas senti la supériorité de l’équipe nationale du Sénégal par rapport à celle de Madagascar. Et c’est évident parce que nous n’avons pas un fond de jeu huilé et rassurant. Mais je pense que c’est sur l’essentiel qu’il faut continuer à travailler et je pense que Aliou (Cissé) en est conscient. Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il y a une légère amélioration du jeu des latéraux qui ont eu un apport offensif. Maintenant, il faut que ça soit plus incisif. Il faut aussi améliorer l’organisation défensive et celle offensive pour qu’on ait un jeu alléchant et efficace. C’est ça qui nous manque.

Le sélectionneur Aliou Cissé a dit après le match qu’il avait fait un jeu pour gagner et non pour se passer le ballon 100 millions de fois sans marquer. Est-ce que ce genre de discours tient à l’heure actuelle ?

Mais c’est normal, chaque match a son objectif. N’importe quel entraîneur dans ce match suit l’objectif d’Aliou Cissé : c’est-à-dire jouer pour la gagne, et on s’améliore pour la manière. Et pour cela, on aura largement le temps. Parce que du fait qu’on s’est installé, ça nous fait des matches en plus pour la qualification pour la Coupe du monde. Je pense qu’on a jusqu’à octobre pour qu’on s’améliore. Je pense qu’il sait qu’il a du boulot à faire. Aujourd’hui, à l’image de l’équipe nationale locale, quel que soit le progrès qu’on est en train de faire, si on ne fait pas de compétition, on est bloqué et on s’arrête. Il fallait donc éviter ce qui nous est arrivé avec l’équipe nationale locale, c’est-à-dire gagner d’abord pour rentrer dans le groupe et après s’améliorer au niveau des chantiers à gérer.

Au prochain tour, on va avoir des adversaires de niveau beaucoup plus relevé que celui de Madagascar…

(Il coupe) Mais c’est évident ! Mais il ne faut pas avoir beaucoup de craintes. Parce que même les autres équipes qui se sont qualifiées l’ont été difficilement à l’image du Sénégal. L’Egypte a tremblé, le Mali et le Nigeria aussi. Mais les grandes équipes ne meurent jamais. Elles se sont rattrapées. Maintenant, il faut aller à l’essentiel, c’est sortir un grand jeu, une grande organisation parce que la Coupe du monde, c’est d’un cran supérieur. 

ADAMA COLY

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