Les militaires invalides interpellent Macky Sall sur ses promesses
Coup de béquille en pleine figure du président. L’acte est signé par les militaires invalides, qui s’impatientent de voir se réaliser la promesse de Macky Sall de donner à chacun d’eux une maison et 10 millions de FCfa.
Le chef de l’État leur a promis un gît et des sous. À ce jour, ils n’ont eu ni l’un, ni l’autre. Las d’attendre, les militaires invalides ont interpellé Macky Sall sur ses promesses tenues le 10 novembre dernier, lors de la célébration de la journée nationale des Forces armées. Hier, ils ont distribué une rafale de critiques sur les officiers supérieurs qui, à leurs yeux, ne montrent aucune motivation à matérialiser les engagements du président de la République.
En ligne de mire, l’intendance des forces armées qu’ils accusent de n’avoir su constituer ‘’sérieusement’’ les dossiers des invalides et blessés de guerre concernés. D’ailleurs, ‘’une tâche si importante ne saurait être laissée entre les mains des officiers de l’Armée sénégalaise’’, de l’avis de Babacar Faye, membre de l’Association nationale des militaires invalides du Sénégal.
Seul le chef de l’État peut nous édifier sur la question, informe la présidente nationale des veuves et invalides militaires du Sénégal, Awa Diop. Elle ne trouve aucune explication au fait que 17 militaires, Maintenus pour raisons de santé (Mrs), aient reçu la somme de 10 millions et le numéro de leurs maisons, sans que les autres aient rien eu.
A ces interrogations viennent s’ajouter des ‘’rumeurs’’ que font circuler certains officiers. Celles-ci révèlent que les indemnités promises par Macky Sall ne concerneront que 37 mutilés. Les victimes de guerre et leurs familles ont fait savoir, par ailleurs, que la distribution de cet argent promis devait commencer par les grands blessés de guerre, soit 80% des effectifs, puis s’étendre aux moins blessés qui représentent 10%.
Exposant leurs malheurs quotidiens, ils ont également réclamé une revalorisation de l’article 67-42 qui trace le barème de leurs émoluments. Cet article datant de 1967, pestent-ils, est devenu obsolète. La coupe étant dès lors pleine, ils donnent un ultimatum au gouvernement sénégalais. Si rien n’est fait d’ici le 05 février, un plan d’action sera déroulé. Sans en révéler les secrets, ils ont promis une action d’enfer.
Amadou NDIAYE