Quatorze présidents de commission ad hoc formés à Dakar
Les présidents des commissions ad hoc, installés dans les 14 régions du Sénégal, sont ressortis, avant-hier, renforcés, après un atelier de formation de trois jours, organisé par la Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins (Sodav), sur le droit d’auteur, les droits voisins, la gestion collective et le règlement intérieur qui régit le fonctionnement desdites commissions.
“La Sodav a formé ces présidents pour qu’ils deviennent formateurs. C’est pour qu’en retour, dans leur région, ils puissent restituer cette formation à leurs membres et aux artistes qui sont là-bas”, a expliqué la présidente du Conseil d’Administration de la Sodav, Ngoné Ndour. En effet, mardi, mercredi et jeudi derniers, quatorze présidents de commission ont été formés à la Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins (Sodav).
D’après Mme Ndour, la Sodav a programmé de se déplacer dans les 14 régions du Sénégal pour l’installation officielle des commissions. Ce sera en présence des autorités locales. Selon la présidente, cela va leur permettre de rencontrer les artistes, faire un peu de promotion sur le droit d’auteur, former les artistes et installer la commission afin de faciliter le payement du droit d’auteur dans les régions. Elle a rappelé que le Conseil d’Administration avait initié, il y a quelques années, la mise en place des commissions dans les régions. Le renouvellement a été fait, il y a un an.
Depuis l'installation de ces commissions, rien n’a été fait. “On attendait de faire un atelier de formation pour pouvoir se déplacer et aller sur place”, a dit Ngoné Ndour.
“C’est toujours un plus d’acquérir de nouvelles connaissances. Ça ne peut que nous aider à mieux faire le travail qui est attendu de nous en tant que commission. Ce travail n’est rien d’autre que de sensibiliser les ayants droits, mais aussi, les usagers à pouvoir s’acquitter de leur droit, afin que les artistes qui souvent se plaignent de ne pas avoir la capacité de vivre de leur art, puissent le faire”, s’est réjouie la présidente de la Commission Ad hoc régionale de Fatick, Arame Diagne.
‘’Les artistes sénégalais vivent souvent dans des conditions difficiles’’
Venant fraîchement d’être nommé président, Abdourahmane Diallo, de la Commission régionale de la Sodav de Kolda, dit que ce n’est pas facile de travailler avec les artistes, parce qu’ils sont différents. Il y a des musiciens, des écrivains, ceux qui sont dans le domaine du théâtre, d’autres dans la production. Ce qui fait que c’est hétéroclite. Certains ont eu la chance d’aller à l’école. Pour d’autres, ce n’est pas le cas. “Le niveau de compréhension n’est pas le même”, note-t-il.
Autre chose, les jeunes artistes doivent travailler, à l’image des anciens, faire une production qui, demain, pourrait être diffusée pour qu’ils puissent bénéficier des droits d’auteur, mais sur TikTok, c’est évident qu’ils ne gagneront pas grand-chose. Selon lui, si un artiste n’a pas de droit d’auteur, pendant ses vieux jours, sa prise en charge sera difficile. ‘’Je lance un appel au Président de la République, au ministre de la Culture, pour l’effectivité de la rémunération sur copie privée. La loi a été votée, mais jusqu’à présent, elle n’est pas appliquée. Aujourd’hui, les artistes sénégalais vivent souvent dans des conditions difficiles ; ils ont besoin de cette copie privée pour vivre de leur art”, a conclu Abdourahmane Diallo.
Par ailleurs, la Sodav a initié ce projet pour se rapprocher de ses sociétaires. Cela s’inscrit ainsi dans sa dynamique d’être plus efficace. Entre 2019 et 2020, les perceptions avaient baissé à cause de la Covid-19. Maintenant, les activités ont repris. “Les perceptions ont augmenté en termes de répartition cette année. Aussi, il y a des efforts qui ont été faits. On est en train de se battre pour la mise en œuvre de la copie privée. On a de bonnes promesses venant de l’Etat”, renchérit la présidente du Conseil d’administration de la Sodav.
Sur un autre registre, en cette veille de Présidentielle, Ngoné Ndour pense qu’il est urgent de rappeler aux politiciens leur devoir envers les artistes. Ils utilisent les produits des artistes, mais, ne s’acquittent jamais du paiement de leur droit d’auteur. D’ailleurs, il y a quelque temps, la Sodav avait fait une communication sur le non payement des droits par les politiciens.
DIANA DIA (Stagiaire)