Gérer les crises en milieu carcéral et, par ricochet, pacifier des lieux de détention. C’est ce que vise le tout premier exercice régional de sécurité des prisons en Afrique de l’Ouest. Il s’agit, en quelque sorte, d’une prévention contre le radicalisme en milieu carcéral. Il se déroule à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire de Sébikotane, sur le site de l’ancienne école normale William Ponty. Dénommée ‘’Rencontres pénitentiaires de Sébikotane’’ (Rps), le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Maroc, la Tunisie et la République islamique de Mauritanie vont mutualiser leurs expériences pendant trois jours (du 17 au 20 novembre 2017), sous la supervision du département d’Etat américain, par le biais de l’International Narcotics and Law Enforcement (Inl).

De l’avis de Chris Treman, le directeur régional de la Sécurité de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, la rencontre a son importance. En effet, a-t-il fait savoir hier, ‘’les récents incidents dans les prisons du Sahel et du Maghreb soulignent l’importance de la préparation, en particulier en ce qui concerne la gestion des crises, pour assurer la sécurité des détenus, du personnel pénitentiaire et des citoyens’’. Ainsi, pour parer à toutes les éventualités, il convient, selon le directeur de l’Administration pénitentiaire, de prendre les devants. ‘’Nous avons jugé utile de former des cadres en matière de gestion des crises et le personnel d’intervention sur les nouvelles techniques’’, renseigne Daouda Diop. Tout en rappelant que ses services tentent toujours d’innover la bonne marche de l’Administration pénitentiaire.

Dans la même veine, le directeur national de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée du Mali a indiqué que les présents échanges sous-régionaux participent ‘’au renforcement de l’Etat de droit pour une bonne gestion de la justice’’. Ibrahima Tounkara a aussi plaidé pour la pérennisation des rencontres de ce genre. Du côté du secrétaire général du ministère de la Justice, l’on fait noter que l’accent sera mis sur ‘’sur l’instruction, particulièrement sur l’apprentissage des techniques d’intervention pour le personnel subalterne et la gestion des crises en milieu carcéral’’. Avec ‘’les rencontres pénitentiaires de Sébikotane’’, Alioune Ndiaye renseigne que ‘’les services pénitentiaires africains posent les jalons de la coopération pénitentiaire, qui pourra être bénéfique à toute la chaîne judiciaire de nos pays respectifs et participer à une bonne administration de la justice’’.

Mieux, a-t-il poursuivi, elles permettent aux Etats participant ‘’d’acquérir et de consolider de bonnes pratiques alliant efficacité et humanisme dans la gestion des personnes en conflit avec la loi’’.

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)