Publié le 2 Aug 2013 - 05:44
GRAND-YOFF

 Les vendeurs pointent un marché ''insalubre'' et indexent la mairie

 

L’hivernage s'installe avec son lot de maladies (choléra, diarrhées) liées au manque d'hygiène. En séance de sensibilisation des populations de Grand-Yoff sur la question, le Service national de l'éducation et de l'information pour la santé (SNEIPS) s'est vu soumettre des doléances. Des vendeurs ont demandé le nettoiement du marché de la localité jugé ''insalubre''. Un constat qui saute à l’œil. Une odeur nauséabonde empeste les lieux. Eau stagnante sur les allées très étroites, des tas d'ordures dans un coin attendant un ramassage ; l'espace commercial a besoin d'un bon coup de balai.

Seynabou Ly est vendeuse de poisson. Assise sur une chaise, les pieds sur la table, cette trentenaire évite ainsi d'être blessée par des aiguilles qui se trouvent à côté. Pour la commerçant, le mieux serait de faire le nettoiement avant la sensibilisation. ''C'est bon de sensibiliser sur les maladies hivernales. Mais sans une bonne hygiène, rien ne marche. Le marché est impropre. On ne peut pas travailler dans ces conditions. Parce que même si on se procure de l'eau de javel et du savon sans se débarrasser des ordures, ça ne vaut absolument rien'', affirme Mme Sy. Son collègue Alimou Bâ, vendeur de légumes, pointe un manque de système d'évacuation des eaux stagnantes. ''Quand il pleut, le marché est inondé'', déplore-t-il.

Embouchant la même trompette, Alimatou Diarra, qui tient un étal de condiments, va plus loin. Elle pointe un doigt accusateur sur la municipalité d'arrondissement de Grand-Yoff. ''La mairie ne fait rien pour le marché. Avec l’hivernage, nous risquons d'attraper le choléra. Regardez toutes ces saletés. Ils sensibilisent sur les maladies hivernales sans commencer par le nettoiement'', fustige-t-elle.

Interpellée, la première adjointe au maire, chargées des halls et des marchés, Woré Ndiaw, soutient que la municipalité ''fait de son mieux'' pour l'assainissement de ce marché. ''Le marché est moins insalubre que certains marchés de Dakar. Il y a neuf personnes qui le nettoient et qui sont payées régulièrement par la mairie. Un marché est difficile à gérer, parce que chacun a ses habitudes et Grand -Yoff est un grand marché où tout le monde se retrouve. Donc, la mairie fait de son mieux pour garder ce marché très propre'', dit Mme Ndiaw.

Toutefois, elle reconnaît des manquements. ''Il est vrai que nous devons organiser un nettoiement général du marché. Parce qu'il y a malheureusement souvent des manquements. Mais comme nous avons eu l'information il y a deux jours, on n'a pas pu faire le nettoiement avant la sensibilisation'', avance-t-elle. Avant de promettre : ''Très prochainement, on reviendra pour faire le nettoiement. Ce sont ces produits que nous consommons, il est donc de notre devoir de prendre en compte tout cela mais aussi de gérer notre hygiène de vie.''

Cela dit, le directeur du Service national de l'éducation et de l'information pour la santé (SNEIPS), docteur Aloyse Waly Diouf, a invité les populations de Grand-Yoff à s'approprier davantage les mesures d'hygiène recommandées. ''Nous comptons amener les populations à adopter des comportements favorables à la santé, à travers la promotion de gestes simples notamment le lavage régulier des mains, l'utilisation d'eau potable, la préservation d'un environnement salubre, dans le but d'arriver à réduire la prévalence des maladies diarrhéiques, la pneumonie et les autres maladies infectieuses'', indique M. Ndiaye. Il explique que l'absence d'hygiène entraîne à tous les coups l'immobilisation d'un membre de la famille, ce qui a des répercussions sur le plan économique.

En outre, il appelle à sauvegarder les infrastructures qui permettent un écoulement correct des eaux : ''Je veux parler des canalisations qui sont le plus souvent bouchées. Et lorsqu'une canalisation est bouchée, c'est un dépôt d'immondices qui se crée entraînant un facteur de risque."

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