Sames et Sutsas arrêtent la grève en accord avec le préfet
Le directeur de l'hôpital de Touba est resté en poste, mais il devra annuler certains actes posés et auxquels les syndicats sont opposés. C'est l'un des termes de l'accord arraché ce mardi par le préfet de Mbacké au Sames et au Sutsas en présence du représentant du Khalife général des Mourides.
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) ont levé hier mardi à Mbacké le mot de grève qui avait cours depuis quelques jours à l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni de Touba. C’est le préfet du département de Mbacké, Alioune Aïdara Niang, qui a désamorcé la bombe sanitaire et sociale qui commençait à gêner dans la cité religieuse.
Après 5 longues heures de discussions, les syndicats et l’administration territoriale se sont entendus sur des conclusions communes. “La première décision arrêtée, c’est que le directeur de l'hôpital puisse rapporter certains actes qu’il avait pris relativement à un cas de médecin qui a été licencié. Sur cette question, nous sommes parvenus à nous accorder puisque nous sommes dans une phase de médiation”, a expliqué Alioune Aïdara Niang. “La deuxième décision, c'est qu'il a été demandé aux syndicats de lever immédiatement leur mot d’ordre de grève pour que l’hôpital retrouve son fonctionnement normal.”
Pour ne pas trop léser les travailleurs qui avaient mis sur la table un certain nombre de revendications, le préfet a annoncé la mise en place d'un “comité technique” qui se chargera de veiller sur les revendications légitimes des travailleurs. Ces derniers ont du reste réclamé plus de “lisibilité” dans l’organigramme de la structure et un régime indemnitaire qui satisfasse tout le monde.
Selon le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bara Lahad qui a pris part à la rencontre, cette décision prise en commun accord avec les travailleurs de l’hôpital va permettre une reprise totale des travaux dans cette structure de santé au grand bénéfice des populations qui en sont usagers. Il a invité les travailleurs ainsi que tous les acteurs du secteur “à plus de calme et de retenue”.
Lui emboîtant le pas, le président intérimaire du Conseil d’administration s’est réjoui de “l’issue heureuse” qu’a connue cette crise à l’hôpital de Touba. A l’origine, les travailleurs, après un mouvement très dur, avaient convaincu les autorités sanitaires à déplacer le Dr Seydina Ababacar Diouf ailleurs, mais la décision n'avait pas été appréciée par le Khalife général des Mourides. Finalement, le Dr Diouf n'a pas bougé d'un iota. Mais en contrepartie, il devra annuler certains actes qu'il a posés, ainsi que stipulé par l'accord signé ce mardi.