Publié le 29 May 2015 - 19:32
HAUSSE DES CAS D’EBOLA EN GUINEE ET EN SIERRA LEONE

Le Sénégal va-t-il de nouveau fermer ses frontières ?

 

Le retour en force du virus Ebola en Guinée et en Sierra Léone poussera t-il le Sénégal à se barricader ? De nouveaux cas décelés, à une vitesse vertigineuse, aussi bien en Guinée qu’en Sierra Léone, montrent que le mal n’a pas été circonscrit.

 

Le virus Ebola avance à grands pas. Trente-cinq nouveaux cas ont été détectés en Guinée, multipliant par 4 le nombre de cas en une semaine et incitant l’Organisation mondiale de la santé (Oms) à sonner l’alerte face au "plus fort total hebdomadaire de cas confirmés d'Ebola sur une période d'un mois". Un mal qui s’est aussi répandu en Sierra Léone, où le nombre de cas est passé de deux à huit, selon les mêmes sources, alors que la situation qui prévaut au Liberia présageait d’un climat plus apaisant. L’épidémie a pu reculer dans ce pays vu qu’elle s’était ‘’éteinte le 9 mai dernier’’, pour paraphraser l’Oms.

Si des esprits espéraient une tendance baissière dans les régions les plus touchées, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a révélé, en début de ce mois, que ‘’le  virus a infecté un total de 26 933 personnes et fait 11 120 morts, principalement en Guinée et en Sierra Leone, mais également au Liberia voisin, qui a été toutefois déclaré exempt de la maladie le 9 mai dernier. La Guinée, où l'épidémie a débuté fin 2013, a été la plus durement touchée la semaine dernière, avec 27 cas rapportés, contre sept la semaine précédente’’.

’Le virus est plus redoutable’’

Cette situation, qui révèle des défaillances dans la gestion de la crise Ebola, est en passe de créer un climat de terreur dans le monde. Selon le spécialiste des questions de santé, M. Hassane Touré, il y a lieu de s’inquiéter dans la mesure où les autorités compétentes n’ont pas développé des stratégies de lutte efficaces.  Dès lors, souligne notre interlocuteur, ‘’il faudra faire très attention avec le virus mutant. Avec le changement de génotype, les virus ont la capacité devant des traitements de changer pour résister et devenir plus redoutables’’.

L’autre explication fournie par des spécialistes de la santé, est qu’‘’en vérité, le système d'endiguement n’a fait que circonscrire les cas dans une zone mais il n'éteint pas le foyer. Tous les facteurs contagieux restent présents en plus des cas ré émergents. Autre réalité, le système mis en place visait à stopper la maladie or il fallait combiner les stratégies de surveillance des cas guéris’’.

Toujours est-il que selon l’Oms, dans son dernier rapport, plusieurs écueils ont conduit à cette situation. Dans ce registre, ‘’une mauvaise compréhension du contexte de cette épidémie différente des autres, des informations peu fiables du terrain, des négociations difficiles avec les pays concernés, ainsi que des lacunes dans la stratégie de communication de l'OMS’’. Il s’y ajoute que ‘’les insuffisances des systèmes de santé très fragiles des trois pays touchés, la méfiance des populations, leur forte mobilité, et des frontières poreuses’’ n’ont pas aidé à neutraliser le mal.

Matel Bocoum

 

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