Publié le 25 Jun 2019 - 20:22
HOMICIDE INVOLONTAIRE

Le chauffard des Almadies encourt 5 ans de prison ferme

 

Conduite en état d’ébriété, triple homicide de frères consanguins. Ce sont là les chefs d’inculpation auxquels Walid Hassan a répondu hier devant la barre du tribunal des flagrants délits.

 

Au retour d’une soirée bien arrosée aux Almadies, dans la nuit du 8 au 9 juin 2019, Walid Hassan avait perdu le contrôle de sa voiture, heurté le mur du bâtiment où vivait la famille Diallo et tué sur le coup 3 enfants sur son passage. Attrait hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour homicide involontaire de frères consanguins et conduite en état d’ébriété, il a d’abord tenu à présenter ses sincères condoléances à la famille éplorée et s’est ensuite confondu en excuses. Ce n’est que par la suite qu’il est revenu sur les circonstances du drame. Devant le juge, il relate : ‘’Cette nuit-là, je revenais d'un mariage. Il est vrai que j’avais pris quelques verres et j’étais ivre. Mais en évitant un taxi, j’ai perdu le contrôle de ma voiture. J’ai fini par heurter une clôture avant de percuter le mûr de la famille Diallo, parce je n’arrivais pas à freiner’’.

En larmes durant tout le procès, tout comme la famille des victimes, il dit reconnaitre la gravité de son acte. Il a, cependant, exprimé ses regrets, même s’il s’est dit conscient que rien ne peut ramener les enfants tués dans cet accident tragique à leurs parents. Il affirme qu’il a lui-même perdu sa maman et qu’il n’ose même pas imaginer ce que ressent cette famille. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a pris l’engagement de porter assistance à la famille éplorée, une fois qu’il recouvre la liberté. ‘’Je ne sais pas combien de temps je serais en détention, mais, à ma sortie de prison, je ferai tout mon possible pour les assister et ceci à jamais’’, promet-il. 

Ses engagements n’ont apparemment pas altéré l’amertume du père des victimes qui ne se remet toujours pas de cette perte. Devant la barre, il s’est remémoré les derniers instants passés avec ses trois enfants. ‘’Comme d’habitude, avant d’aller au travail, je m’entretenais avec mes enfants. On parlait des études et de la vie. Je n’ai pas fait des hautes études, donc, je me tuais à la tâche pour qu’ils y parviennent et aient une vie meilleure. L’aînée, Mariama ciré Diallo, avait 20 ans et préparait son baccalauréat. Maïmounatou avait 13 ans et préparait le Bfem. Quant à Mouhamed Mansour âgé de 11 ans, il avait déjà appris par cœur le coran. J’étais parti travailler, ce jour-là, laissant ma famille en vie et à mon retour, je vois mes 3 enfants sous un véhicule, morts’’, remâche Mamadou Yacine Diallo, d’un ton amer.

Cérémonie funèbre entièrement prise en charge par Cheikh Tidiane Gadio

Venu défendre les intérêts de la partie civile, Me Daff a mis à nu la vulnérabilité de la famille éplorée qui parvient difficilement à joindre les deux bouts. Au juge, il dit : ‘’la famille avait même des difficultés pour récupérer les corps à la morgue. Même le linceul, elle ne pouvait pas se le procurer. C'est le Dr Cheikh Tidiane Gadio pour qui travaille le père des victimes, qui a pris en charge les funérailles’’, déclare-t-il. Toutefois, il loue le mérite de ce père de famille qui, dit-il, a tout donné à sa progéniture, malgré ses conditions de vie précaires. ‘’On a détruit la vie de ces gens, en une fraction de seconde. Ce malheureux a tué tout l'espoir que ce père de famille avait en ses enfants’’, a-t-il fulminé.

Me Bamba Cissé, qui estime que l'irresponsabilité du prévenu est inqualifiable, a réclamé la rondelette somme de 2 milliards de francs CFA, en guise de dommage et intérêt, même si cette somme ne peut pas compenser la douleur de cette famille. Le parquet a quant à lui requis la peine maximale, à savoir 5 ans ferme de prison contre le mis en cause, au moment où, les conseils de la défense, après avoir plaidé coupable, ont sollicité une application bienveillante de la loi à l'endroit de leur client. L'affaire est mise en délibéré. Le tribunal rendra son jugement le 26 juin prochain. 

FAMA TALL (STAGIAIRE)

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