Niasse est malade ! Et alors ?
Les hommes politiques savent être cachottiers quand il ne le faut point. Ceux de l'Alliance des forces du progrès (AFP), par exemple. Le Président de l'Assemblée nationale, deuxième personnalité de l'Etat, est invisible depuis plusieurs semaines.
Le commun des Sénégalais ignore aujourd'hui où il se trouve, quelque part sur une planète appelée terre. Ce qui fait un peu grossier en ces temps où la NSA des États-Unis d'Amérique a fini de nous administrer que tout individu est aujourd'hui repérable, détectable, identifiable grâce aux réseaux informatiques et électroniques. A son corps défendant.
S'agissant du patron de l'Afp, disparu des radars, on est en présence d'un cas d'école : celui d'un groupe d'hommes politiques censés pouvoir un jour gouverner le Sénégal, mais qui sont incapables de faire preuve d'un minimum de transparence autour de l'état de santé d'un homme public vivant au crochet des biens publics.
Si Moustapha Niasse est un mortel, quel est l'intérêt pour eux de cacher à ses compatriotes qu'il serait malade, alors même que la certitude de cette maladie est présente chez tout un chacun ? A quoi rime ce jeu de cache-cache où absurdités, mensonges, démentis et constructions de scénarios justificatifs cohabitent sans gêne ?
C'est à croire que les politiciens, presque comme partout ailleurs, nous considèrent encore et toujours comme de grands enfants irresponsables à qui il ne faut rien révéler pour éviter les traitements médiatiques incommodants.
Mais cette attitude de mépris des responsables de l'Afp, c'est-à-dire le refus de dire la vérité publique sur l'état de santé de leur secrétaire général et président de l'Assemblée nationale, nous enseigne au moins une chose : quand on considère que la transparence est un concept relatif, alors on est incapable de la conjuguer à un temps quelconque dans l'exercice du pouvoir.
Moustapha Niasse, comme vous et moi, est un mortel qui s'en ira un jour, comme vous et moi. Nous devons être en mesure de lui souhaiter prompt rétablissement, en attendant son retour au Perchoir de l'Assemblée nationale.
M. DIENG