Imam Ndao
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Les propos d’imam Alioune Badara Ndao arguant qu’il aurait subi des actes de torture et des traitements inhumains, cruels et dégradants tout au long de sa détention provisoire, n’ont pas laissé indifférentes les organisations de défense des Droits de l’homme. Hier, la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho), la Section sénégalaise d’Amnesty International et la Ligue sénégalaise des Droits de l’homme (Lsdh) ont aussitôt après ces accusations exigé l’ouverture d’une enquête.
‘’Suite aux révélations graves, circonstanciées, terrifiantes d’imam Alioune Badara Ndao relatives à des actes de torture et de traitements inhumains cruels et dégradants qu’il aurait subis tout au long de sa détention provisoire, nos organisations exigent l’ouverture sans délai d’une enquête judiciaire afin que toute la lumière soit faite sur leur véracité ou non’’, déclarent Me Assane Dioma Ndiaye (Lsdh), Sadikh Niass (Raddho) et Seydi Gassama (Ai/Sn) dans une demande conjointe adressée à cet effet au procureur de la République. Dans la lettre dont copie a été envoyée à ‘’EnQuête’’, ces organisations se disent d’autant plus fondées à formuler une telle requête que de telles révélations interviennent après que le Sénégal eut été épinglé par le Comité des Nations Unies contre la torture.
...La gravité des accusations portées par l’imam Alioune Badara Ndao contre l’Administration pénitentiaire a amené celle-ci à rompre le silence. Réagissant ainsi sur les ondes de la Rfm, le colonel Jean-Bertrand Bocandé balaye d’un revers de main ces accusations. A l’en croire, le religieux est le seul à tenir un tel discours. Il relève d’ailleurs qu’il s’est personnellement déplacé jusque dans la cellule du détenu pour constater la situation. ‘’J’ai visité la cellule de l’imam Ndao. J’y suis resté pendant 30 minutes et on a discuté. Il a réitéré les mêmes propos, à savoir que sa chambre était surchauffée avec une odeur désagréable. Mais, personnellement, je n’ai rien senti de tel’’, a soutenu hier le colonel Bocandé. Non sans préciser que l’imam Ndao est dans les mêmes conditions de détention que les autres personnes arrêtées dans le cadre de son procès dont le délibéré est fixé pour le 19 juillet 2018.