Publié le 28 Apr 2019 - 00:12
IMPACT ENVIRONNEMENTAL EXPLOITATION GAZIERE

Cayar veut des garantis

 

Après une étude, de juin à novembre 2018, visant à analyser les impacts de l’exploitation gazière à Cayar, des Ong et les élus locaux de Cayar ont lancé, hier, la plateforme Vision future/Pencoo Cayar. Et ce, en vue de promouvoir les intérêts de la population locale dans la protection de l’environnement, la redistribution de la rente et la main-d’œuvre.

 

Défendre les intérêts des populations de Cayar dans un contexte d’exploitation du pétrole et du gaz, tel est la mission de la plateforme Pencoo Cayar qui a vu le jour le 10 janvier 2019. En effet, la localité abrite un important puit de gaz de 140 milliards de mètres cubes et fait donc partie des villes impactées par les activités d’extraction de ces ressources naturelles. Raison pour laquelle les élus locaux de Cayar ont pris l’initiative de faire connaitre leur position, face à cette exploitation imminente, en plus de souligner son impact négatif sur la pêche et le maraichage.

‘’La pêche couvre la majeure partie de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. A Cayar, elle représente 56 % des besoins en aliments. Pourtant, depuis quelques années, la localité est confrontée à la concurrence illégale des bateaux de pêche occidentaux, à la raréfaction du poisson et aux changements climatiques’’, souligne le président de la plateforme, El Hadj Moussa Kane. Selon lui, l’activité principale des jeunes de Cayar risque d’être encore plus menacée, avec l’avènement de l’exploitation gazière.

Ces derniers, présents à la cérémonie de lancement, ont tenu à alerter les autorités quant à leurs inquiétudes. Ils souhaitent tout d’abord avoir des garanties concernant l’impact environnemental des activités d’extraction. En outre, femmes et jeunes de Cayar se disent inquiets face à une activité inconnue qui engendre des métiers qu’ils ne maitrisent guère sur leur terre natale. Et le porte-parole de la plateforme, Talla Dieng, d’ajouter : ‘’Quels seront les impacts de ces exploitations ? Quelles mesures seront prises pour protéger nos activités économiques que sont la pêche et le maraichage ? La population n’a été informée de rien. Aidez-nous à aider ces jeunes qui scrutent l’avenir, le regard lointain.’’ Il estime que les retombées doivent se sentir dans l’économie de la localité.

Le foncier et le maraichage menacés

Selon les habitants, Cayar est déjà victime de la découverte du gaz et du pétrole, vu les spéculations du foncier. En plus, il se trouve que le peu d’espace restant de la localité en proie à l’avancée de la mer attise bien de convoitises. ‘’Certaines personnes veulent des terrains à Cayar, parce que tout simplement il y a du gaz. Bientôt, les autochtones n’auront plus où vivre’’, explique Talla Dieng. Il estime qu’il est primordial de former les jeunes de Cayar dans les métiers du pétrole et du gaz, puisque tout est fin prêt pour que l’exploitation se fasse.

En plus de la pêche, le maraichage aussi semble connaitre de mauvais jours. En effet, l’avancée de la mer s’accompagne de celle de la langue salée, ce qui rend impossible beaucoup de cultures. Les populations sont, par conséquent, obligées de migrer vers d’autres terres arables. La question qui se pose est de savoir si l’exploitation des ressources naturelles n’aura pas le même impact.

La plateforme Vision future/Pencoo Cayar compte dérouler son plan d’action autour de trois axes : le renforcement des capacités, le dialogue entre locaux et autorités, la recherche-action. Elle compte le soutien de plusieurs organisations dont l’Ong 3D, l’Observatoire sénégalais sur les indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea), l’Ong Publiez ce que vous payez. Et également des partenaires financiers tels que la fondation Ford, International Land Coalition et Initiative prospective agricole et rurale.

L’Osidea, pour sa part, prévoit d’informer les acteurs locaux quant aux contours de l’exploitation du gaz, les sensibiliser et recueillir leurs avis pour en faire un plaidoyer. Abondant dans le même sens, l’Ong 3D, représentée par Cheikh Tidiane Cissé, pense que ‘’toutes les organisations de la société civile doivent œuvrer pour la bonne gestion de ces ressources naturelles. Pour cela, elles ont l’obligation de travailler ensemble, afin de déployer une stratégie pertinente, dans le but de faire respecter aux autorités la bonne gouvernance. J’espère que ce lancement va créer un déclic chez elles’’.

 Cayar est une ville côtière de 25 000 habitants environ, située à 58 km au nord de Dakar, sur la Grande Côte. Elle participe à l’essor de la pêche artisanale qui constitue 80 % des débarquements totaux et 60 % de l’approvisionnement national.

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