Publié le 3 Jul 2019 - 01:09
INFANTICIDE

Awa Sow a étranglé et jeté son nouveau-né dans un puits

 

La dame Awa Sow, abandonnée par son époux avec ses jumeaux, a tué par strangulation son enfant naturel, une nuit de septembre 2014. Malgré ses regrets devant la chambre criminelle, le parquet a requis à son encontre 7 ans de travaux forcés. Elle sera édifiée ce 3 juillet.

 

Awa Sow a comparu, il y a quelques jours, devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar, pour répondre du crime d'infanticide. Âgée de 36 ans, mariée et mère de jumeaux, elle est accusée d'avoir assassiné par strangulation son nouveau-né de sexe féminin, avant de le jeter dans un puits, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2014, à Sébikotane. 

En effet, la gendarmerie de Diamniadio avait été alertée, par des maçons, de la découverte du corps sans vie d’un nouveau-né. Sur place, ils ont bien trouvé le cadavre d’un bébé étranglé avec un morceau de tissu. Sans difficulté, ils ont trouvé l'auteure de ce méfait.

Face au président de la chambre criminelle, Awa Sow a reconnu les faits. "Vers 1 h du matin, j'ai senti des contractions. Il n’y avait personne dans la maison. J’ai accouché toute seule. Il a crié et, prise de panique, j’ai pris un morceau de tissu et je l’ai attaché à son cou. Je ne sentais plus sa respiration et j’ai compris que je venais de lui ôter la vie. J’étais déboussolée et je ne savais plus quoi faire. Je l’ai enroulé dans une serviette et je suis allée au puits d’à-côté. J’y ai jeté le cadavre. Ce n’est pas ce que je voulais. Tout ça, c’est l’œuvre de Satan. Malgré tout, j’étais dans le déni et j’avais peur que quelque chose lui arrive, je le surveillais, en faisant les cent pas aux alentours du puits, jusqu’au petit matin’’, a-t-elle raconté en pleurant.

Elle a essayé de justifier son acte odieux en faisant référence à la situation difficile dont elle faisait face, son mari l’ayant abandonné avec des jumeaux, la mendicité qu’elle pratiquait tous les jours avec ses enfants qu’elle n’arrivait pas à nourrir convenablement et le supposé père du bébé qu’elle avait étranglé qui l’avait appâtée, droguée, violée et abandonnée à son sort.

Acte prémédité

Le représentant du parquet estime qu’il n’y avait pas que cette solution à portée de main. ‘’Elle vivait avec ses frères et leurs femmes. Donc, elle ne peut pas s’appesantir sur le fait qu’elle a une situation précaire pour tuer. Elle ne mérite même pas des circonstances atténuantes, parce qu’elle n'avait pas l'intention de garder son enfant, en cachant sa grossesse, et n’a jamais fait de visite prénatale’’, a-t-il martelé.

A cet effet, il a requis une peine de 7 ans de travaux forcés contre l'accusée Awa Sow qui a déjà fait un séjour de 5 ans en prison. 

Après s'être désolé de l'attitude de sa cliente qui a choisi de tuer son nouveau-né sans justification valable, le conseil de la défense a demandé une application bienveillante de la loi à son endroit. "Ce qu’elle a fait est inacceptable et inconcevable.  Elle n'aurait pas dû. Malgré la gravité de son acte, elle a coopéré. Elle a toujours avoué son crime. Face à une situation pareille, seule une personne honnête peut agir de la sorte. C'est-à-dire, en disant toute la vérité. Je veux qu'on lui reconnaisse sa franchise. Les faits d'infanticide dont vous êtes saisis ne sont plus à discuter. Vous jugez une femme qui n'a traversé que des difficultés dans sa vie. A l’âge de 10 ans, elle avait perdu ses parents. A 26 ans, elle s’était mariée. Après avoir accouché de jumeaux, elle a été abandonnée par son époux. Elle vivait dans une précarité indescriptible, au point où elle était obligée de se livrer à la mendicité pour nourrir ses enfants. Elle a agi de la sorte à cause du jugement de la société’’, a plaidé l'avocat de l’accusée.

Le délibéré sera rendu ce 3 juillet.

FAMA TALL (STAGIAIRE)

 

Section: 
PRISONS SURPEUPLÉES, PRISONNIERS MALADES, LONGUES DÉTENTIONS : Yassine promet des réformes structurelles
ACCÈS AUX INFORMATIONS SUR LES BÉNÉFICIAIRES EFFECTIFS : Une avancée majeure dans la gouvernance des ressources naturelles
ASER-PAPE MAHAWA DIOUF : Le porte parole adjoint de l’APR risque six mois de prison dont trois mois fermes
AFFAIRES PAPE MALICK NDOUR ET NGONE SALIOU DIOP : Silence, on auditionne !
Diourbel
COUTS DE L’ELECTRICITE : La CRSE rassure sur les tarifs et ouvre une enquête indépendante
Rentrée rouge
SECTION DE RECHERCHES - ACCUSATION DE TORTURE ET COMPLICITÉ : Pape Malick Ndour se lave à grande eau
RENTREE SCOLAIRE 2025-2026 : Thiès en alerte face à la menace de la maladie Mpox
SAISIES DE BILLETS NOIRS ET DE FAUX MÉDICAMENTS : Le grand coup de balai de la douane à Dakar et à Koungheul  
GESTION DE LA PUB DE LÉTAT : Presse étouffée, propagandistes choyés
Arrestation
DRAME A NGUEKOKH : ACCIDENT DE LA CIRCULATION : Deux morts et une vingtaine de blessés
INONDATIONS DANS LA VALLÉE DU FLEUVE SÉNÉGAL : Entre détresse humaine et rentrée compromise  
Agence sénégalaise de règlementation pharmaceutique
AGRESSION DES LACS DE LA BANLIEUE : Dr Cheikh Tidiane Dièye et Dr Abdourahmane Diouf montent au front
PRATIQUE DE LA MEDECINE AU SÉNÉGAL : Une vingtaine de plaintes déposées en 2025 contre des médecins et des structures de santé
DAKAR-PLATEAU CHANGE LE NOM DE SES RUES : Entre devoir de mémoire et défis pratiques  
THIES - SANTE : La Fondation Pape Matar Sarr s’engage aux côtés de l’hôpital régional
DGID